La balance commerciale de l’industrie alimentaire au plus haut depuis 10 ans

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Les exportations des produits de l’industrie alimentaire belge ont augmenté de 3,3% en 2015, a indiqué lundi la Fédération de l’industrie alimentaire, la Fevia. La balance commerciale, positive, a atteint en 2015 son plus haut niveau depuis 10 ans. Elle affiche un excédent commercial de 3,8 milliards d’euros, en hausse de 9% par rapport à 2014.

Les exportations avoisinent les 24 milliards d’euros, contre 20 milliards pour les importations. Selon des estimations, le chiffre d’affaires de l’industrie des produits alimentaires et des boissons a augmenté en 2015 de 0,2% pour atteindre 48,1 milliards d’euros. Il a connu en dix ans une croissance de près de 50%. En 2015, plus de quatre cinquièmes du chiffre d’affaires ont été réalisés par des entreprises basées en Flandre.

A l’échelon national, le volume de production a augmenté de 2,6% l’an dernier par rapport à l’année précédente. Les industries alimentaires belges ont investi 1,43 milliard d’euros en 2015, ce qui constitue une hausse de 10% par rapport à 2014 et un nouveau record. En 2014, les investissements avaient augmenté de 11,6%.

Les exportations sont restées principalement concentrées sur l’Union européenne et vers les pays voisins de la Belgique: la France, les Pays-Bas et l’Allemagne. Ces trois pays représentent à eux seuls plus de la moitié des exportations. Le Royaume-Uni est le quatrième marché d’exportation de l’industrie alimentaire belge. La Fevia redoute dès lors une réduction des exportations à la suite du Brexit. En 2015, les exportations vers le Royaume-Uni représentaient 9,2% des exportations totales, soit 2,2 milliards d’euros. Elles ont augmenté de 6% l’an dernier.

La part de marché de l’industrie alimentaire belge dans les exportations de l’Union européenne a baissé de 11,2% au cours des 10 dernières années, passant de 8,6% à 7,6%.

L’industrie alimentaire est le premier employeur industriel en Belgique, occupant en 2015 directement 88.439 personnes (soit -0,1% par rapport à 2014) et indirectement 137.080 (soit également -0,1%). Le nombre d’industries alimentaires en Belgique diminue ces dernières années. En 2015, la baisse était de 1,8%. Le secteur comptait l’an dernier 4.452 employeurs.

Plus de huit entreprises sur dix du secteur comptent moins de 20 travailleurs. La taille moyenne des entreprises a tendance à augmenter, le nombre d’entreprises diminuant et l’emploi étant stable. La baisse du nombre d’entreprises s’explique en partie par la diminution du nombre de petites boulangeries.

L’industrie alimentaire belge craint le Brexit sans être alarmiste

Par ailleurs, la Fevia, dit craindre l’effet du Brexit, mais ne se montre pas pour autant alarmiste. En matière d’exportation, le Royaume-Uni représente le quatrième marché de l’industrie alimentaire belge.

La Fevia indique qu’elle n’est pas en mesure d’évaluer l’impact du Brexit sur ses membres, mais que la Belgique ne doit pas être attentiste pour autant. Le Royaume-Uni est un pays proche de la Belgique et les exportations se font naturellement en priorité vers les pays voisins, fait observer Jean Eylenbosch, le président de la Fevia. En 2015, la France, les Pays-Bas et l’Allemagne représentaient 56% des exportations de l’industrie alimentaire belge. Les exportations de cette dernière vers le Royaume-Uni ont atteint 2,2 milliards d’euros en 2015 et ont augmenté de 6% par rapport à 2014. Les industries alimentaires belges les plus exposées au Brexit sont celles produisant des biscuits et du chocolat, des légumes et des frites surgelés ou encore de la bière.

“Si la porte se ferme, l’eau s’écoulera (ailleurs). Il ne faut pas être alarmiste”, considère le président de la fédération.

La Fevia souligne ainsi que face à l’embargo commercial de la Russie (-41,2% des exportations vers ce marché en 2015), l’industrie alimentaire belge s’est tournée en 2015 vers d’autres partenaires commerciaux comme les Etats-Unis (hausse des exportations belges de 17%), vers la Chine (+30%) et de nouveaux Etats membres de l’Union européenne (+67% pour la Lettonie, +34% pour la Slovaquie et + 23% vers l’Estonie).

La Fevia précise qu’elle craint avant tout le Brexit pour l’effet protectionniste qu’il risque d’engendrer et pour son influence à court terme sur le cours de la livre sterling. “Le sentiment de nationalisme a joué dans le Brexit. Les consommateurs britanniques risquent de vouloir acheter des produits nationaux”, analyse la Fevia. Ce phénomène n’est toutefois pas neuf, précise la fédération, comme en témoigne la présence régulière de drapeaux helvétiques en Suisse. La Fevia craint aussi un tel effet en France où les autorités cherchent à mettre en valeur les produits locaux.

D’autres inquiétudes s’ajoutent au Brexit et au protectionnisme. “Le handicap salarial, les surcoûts énergétiques, la cotisation d’emballage, la taxe kilométrique, la hausse des accises sur les boissons, les nombreuses taxes comme la taxe santé et les cotisations sont autant d’inqiétudes qui pèsent sur la compétitivité du secteur”, pointe le président de la Fevia.

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