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L’impact du coronavirus sur les géants de la “fast fashion”

A défaut de changer le monde comme l’espèrent certains, le virus va surtout accélérer des tendances qui existaient déjà avant. La preuve avec Zara.

Je n’avais pas encore eu l’occasion de parler de l’impact du coronavirus sur les géants de la mode rapide que sont des marques comme H&M, Zara et autres Gap. C’est chose faite maintenant avec l’annonce du groupe Inditex de fermer 1200 boutiques dans le monde.

Inditex ne dira rien à nos auditeurs sauf si je précise que c’est la maison-mère de marques bien connues comme Zara, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius et Pull & Bear. Inditex est un groupe fondé par un autodidacte espagnol devenu multimilliardaire. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que la presse ne dispose que d’une seule photo de ce fondateur. En plus, ce dernier n’a jamais accordé d’interview de sa vie, c’est la version espagnole du “pour vivre heureux, vivons caché”.

Cette fermeture de 1200 magasins n’est qu’à moitié étonnante car au plus fort du confinement, 88% des boutiques étaient fermées. Résultat : une perte de 409 millions d’euros au premier trimestre 2020 pour Inditex.

Mais, à l’inverse d’autres marques comme H&M, les propriétaires de la marque ZARA n’ont pas fait appel au chômage partiel et s’ils ont été sonnés par la crise, l’idée n’est pas d’attendre que la conjoncture se retourne pour reprendre comme avant, ce serait une erreur.

D’abord, parce que la remontée des ventes sera longue, les entreprises de textile se retrouvent avec d’énormes stocks sur les bras alors que la mode est dépendante des saisons. Ensuite, l’appétit pour changer sa garde-robe va sans doute se réduire avec la perte du pouvoir d’achat à la rentrée.

Ensuite encore, parce qu’après des mois d’enfermement chez eux, la question se pose de savoir si les consommateurs ne voudront pas des vêtements plus amples, plus confortable ou des vêtements plus sportifs ? L’incertitude est là, les vêtements de sport ayant vu leurs ventes augmenter durant le confinement.

La maison-mère de Zara accélère en tout cas sa digitalisation. Elle met le paquet avec 2.7 milliards d’euros investis d’ici 2022 pour doper ses ventes en ligne. En fait, Zara voudrait que ses ventes en ligne représentent 25% de son chiffre d’affaires d’ici l’année 2022.

Pendant ce temps, elle va fermer en priorité ses petits magasins pour se concentrer sur les plus grands, ce qui est logique, car ils seront la vitrine de la boutique en ligne. Il faut en effet pouvoir proposer un assortiment le plus varié possible. C’est donc l’une des leçons essentielles de ce confinement: à défaut de changer le monde comme l’espèrent certains, le virus va surtout accélérer des tendances qui existaient déjà avant.

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