L’Hyperloop, le train subsonique du futur, rêve ou réalité? (Graphique)

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Le 11 mai, en plein désert du Nevada, un chariot en lévitation magnétique posé le long de deux rails accélérait en une seconde, atteignait 186 km/h sur 100 mètres, puis s’échouait sur un banc de sable amortisseur. L’expérience, médiatisée à souhait, était présentée comme l’instant fondateur du train du futur : l’hyperloop.

L'Hyperloop, le train subsonique du futur, rêve ou réalité? (Graphique)
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Or, ni la technologie mise en oeuvre ni la performance accomplie n’étaient exceptionnelles… Pour la start-up à la base du test, Hyperloop One, l’essentiel était surtout de faire passer un message : “Oui, le train subsonique est possible.” L’hyperloop est censé être au ferroviaire ce que le Concorde était à l’aviation : un engin flirtant avec le mur du son et les 1.220 km/h.

Pour cela, trois technologies de pointe sont requises. Un : faire léviter une capsule étroite de passagers sur des coussins d’air. Deux : la mouvoir à de hautes vitesses en utilisant la traction magnétique. Et trois : la faire circuler dans un tunnel quasi sous vide, afin de vaincre la résistance à l’air.

Cette idée, c’est le patron iconoclaste Elon Musk qui l’a eue à l’origine. Déjà très occupé par ses berlines électriques Tesla et ses fusées récupérables SpaceX, il s’en est toutefois vite dessaisi et l’a laissé ouverte en 2013 aux initiatives privées à la manière des logiciels Open Source. Non sans laisser une base de travail : un document de 58 pages dans lequel il détaille son rêve d’implanter une “boucle” aller-retour entre San Francisco et Los Angeles : 600 km à parcourir en 35 minutes, le tout pour 6 milliards de dollars TTC ! Une bravade, si on regarde tous les projets de Bullet trains qui, dans le passé, ont fini au cimetière. Une chimère, si on examine le prix visiblement sous-évalué. Un défi aussi pour les estomacs des passagers.

Quoi qu’il en soit, une série de start-up se sont quand même lancées dans l’aventure. Les principales sont Hyperloop One et Hyperloop Transport Technologies. Aujourd’hui, elles recrutent des ingénieurs, lèvent des fonds, érigent des pistes d’essai… Parallèlement, Elon Musk est revenu à son “bébé”. Sa firme SpaceX a organisé un concours de design pour les capsules, ouvert aux jeunes universitaires. En janvier, 22 teams ont été sélectionnées. Le prix ? Tester leur (future) capsule en vrai sur une piste de 1,6 km construite par SpaceX. Le rendez-vous a été fixé cet été. Bref, si une course à l’innovation semble lancée, elle ressemble davantage à une compétition de fin d’études pour ingénieurs. Quant aux obstacles techniques, ils vont seulement commencer à apparaître…

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