L’économie redémarrera partiellement à partir du 4 mai prochain. Mais pour des secteurs comme l’horeca et les loisirs, ce sera peut-être trop tard. La coupe sombre forcée dans les rentrées financières anéantit la structure déjà précaire de leurs bilans. C’est ce qui ressort du stress test réalisé par le bureau d’information commerciale et financière Trends Business Information. “C’est très simple, la question de la survie est posée”, prévient Burt Riské, directeur général.
Le bureau d’information commerciale et financière Trends Business Information a développé un test de résistance des entreprises suite à la crise du corona. Depuis le 14 mars, la plus grande partie de la vie en société a été mise en veille par les autorités. Trends Business Information a étudié dans quelle mesure et pendant combien de temps les entreprises peuvent résister dans une situation aussi extrême. L’attention est surtout portée sur les petites entreprises et les indépendants.
Déjà avant la crise, beaucoup de PME étaient en difficulté. Plus elles sont petites, plus elles sont fragiles. Or, sur les 1,37 million d’entreprises actives en Belgique, 1,12 million n’ont aucun travailleur sous contrat. Trends Business Information s’est basé sur les 273.000 comptes annuels déposés par les micro-entreprises pour réaliser son étude. Pour les entreprises qui ne déposent pas de comptes annuels, comme les indépendants par exemple, des médianes sectorielles ont servi de référence.
Le verre est à moitié plein…
Une bonne nouvelle pour commencer: certains secteurs resistent très bien. Cest le cas des soins de santé, des services informatiques et même de la construction. La majeur partie des entreprises de ces secteurs ont, généralement, une solvabilité suffisante, donc un bon rapport entre les capitaux propres et les dettes au bilan. Selon Trends Business Information, il faut une solvabilité de minimum 25% pour être considérée comme solide. Pour Burt Riské, directeur général de Trends Business Information, “ces entreprises vont, de manière générale, survivre à l’arrêt forcé des activités et limiter les dégâts à une forte baisse de leur résultat.
Trends Business Information a établi que des secteurs comme l’imprimerie et les activités techniques et scientifiques par exemple atteignent ce minimum les 25% de solvabilité. Une bonne solvabilité est évidemment cruciale. Elle sera déterminante pour évaluer la capacité à emprunter de l’entreprise si c’est nécessaire pour ne pas succomber à la crise du corona.
Le verre est à moitié vide…
Mais dans d’autres secteurs, la situation est plus délicate, pour ne pas dire dramatique. Trends Business Information a calculé après combien de semaines l’arrêt forcé des activités va contraindre les entreprises à clôturer leur année en perte. Le seuil est atteint après 7 semaines pour le commerce de boissons. Pour l’horeca et le sport, 5 semaines suffiront. Le commerce de détail ne tiendra que 7 semaines et le commerce de gros 8 semaines. Les fabricants de meubles seront aussi fort affectés par la crise si elle dure plus de 18 semaines.
En d’autres termes, beaucoup de secteurs sont en échec face au stress test.