L’avenir est au halal

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De plus en plus d’entreprises belges lorgnent le marché des produits halal. “Nous sommes en temps de crise et l’exportation de produits halal offre beaucoup de perspectives”, explique Bruno Bernard, auteur du livre “Comprendre le halal” et consultant externe pour le Beci, la chambre de commerce bruxelloise.

Le “halal” ne concerne pas uniquement la méthode d’abattage rituel au sens strict, mais qualifie tout ce qui est permis pour un musulman, par opposition au “haram” qui est relatif au péché ou au sacré. Aucun chiffre d’affaires officiel n’est connu pour le marché du halal en Belgique mais il serait évalué à 1,5 milliard d’euros par an, selon Bruno Bernard.

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises belges s’intéressent à ce marché en pleine expansion. Delhaize lancera ainsi au milieu du mois d’août un assortiment d’une vingtaine de produits intégrés (c’est-à-dire vendus sous la marque Delhaize) halal (charcuterie, viande, fromage) dans une vingtaine de ses points de vente en Belgique. “Cela fait partie de notre stratégie commerciale d’offrir un assortiment adapté à des clients spécifiques”, explique Roel Dekelver, de Delhaize. Cette démarche s’applique uniquement aux produits vendus sur le marché belge.

Cette certification ne concerne pas seulement la viande ou les produits alimentaires. Des articles comme les compléments alimentaires ou les produits pour hôpitaux peuvent également être qualifiés de halal. “Pour pénétrer certains marchés, il est important de disposer de tels produits certifiés”, explique Bruno Bernard. Il y a 1,2 milliard de musulmans dans le monde dont environ 60 millions en Europe, c’est donc un marché plus que conséquent qui s’ouvre aux entreprises proposant des produits halal.

Certifié halal

L’exportation de produits certifiés halal offre ainsi des débouchés importants pour les sociétés proposant ces articles. C’est pourquoi le Beci, la chambre de commerce bruxelloise, a lancé un processus de certification halal ouvert à toutes les entreprises en 2009. Une société qui en fait la demande devra d’abord subir un audit industriel. S’il s’avère concluant, un imam algérien se rend sur place afin de vérifier que le procédé de fabrication soit aux normes. En cas de jugement positif, l’entreprise en question se voit décerner sa certification qui est valable pour un an. Lorsque celle-ci expire, le procédé doit être repris. Le Beci certifie ainsi des produits laitiers, cosmétiques ou encore médicaux, mais pas de produits carniers.

“C’est une extension des services à l’exportation que nous avons mise en place pour faciliter l’accès aux marchés des pays musulmans”, explique Samira Aarbaj, responsable des formalités à l’exportation du BECI. Depuis 2009, une trentaine d’entreprises ont profité de cette certification, parmi lesquelles des sociétés belges, mais aussi allemandes, roumaines et même mexicaines, preuve du succès de cette certification. “Nous sommes actuellement en contact avec des institutions, notamment en Indonésie, pour obtenir une validation d’une autorité musulmane internationalement reconnue”, indique Samira Aarbaj. Cette validation permettrait d’encore accroître la reconnaissance dont jouit cette certification.

Selon des estimations communiquées lors de la cinquième conférence internationale de la nourriture halal, organisée par le HFCE (“Halal food Council of Europe”) en mars à Zaventem, le marché du “halal” pèserait près de 115 milliards d’euros par an dans le monde, avec une croissance annuelle de 10 à 20%.

Trends.be, avec Belga

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