L’appli FaceApp est-elle dangereuse?

© PG

“Mince, je vois des vieux partout !” Cette touche d’humour partagée par de nombreux d’utilisateurs de Facebook fait référence au succès colossal de l’application FaceApp ces dernières semaines. FaceApp vieillit, rajeunit ou fait changer de sexe de manière particulièrement convaincante n’importe quel utilisateur grâce à de puissants algorithmes.

Les trucages réalisés par FaceApp font le tour du Web et des réseaux sociaux pour amuser la galerie. Mais rapidement, quelques spécialistes se sont émus d’un tel succès et se sont empressés de souligner les dangers de l’application. Fondée en 2017 à Saint-Petersbourg, en Russie, l’application conserverait les données et photos de ses utilisateurs et se réserverait le droit de les utiliser à des fins commerciales à tout moment. Ce qui viole le RGPD, le règlement européen sur la protection des données.

Toute une polémique est née sur le Web quand certaines sources ont évoqué que l’application mobile avait accès à l’ensemble des photos stockées sur le téléphone des utilisateurs. Mais, de l’avis d’experts en informatique, ce ne serait pas le cas. Reste que, dans le contexte de méfiance généralisée à l’encontre des géants du Web, du respect de la vie privée et de suspicion américaine à l’égard du régime russe (suite à l’affaire Cambridge Analytica, notamment), FaceApp dérange. Pourtant, les conditions d’utilisation de l’appli d’origine russe n’ont rien de très original : Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat et les autres se sont aussi – jusqu’au RGPD à tout le moins – réservé des droits sur les photos partagées par leurs utilisateurs. Avec les infos disponibles actuellement, le risque ne serait donc pas plus élevé pour un utilisateur avec FaceApp qu’avec les autres réseaux et plateformes web.

En définitive, deux enjeux sous-tendent les questions liés à FaceApp. D’abord, l’effritement progressif de notre vie privée et le partage de nos données, implicitement consenti, en échange d’un petit service ou de quelques tranches de rire sur les réseaux sociaux. Ensuite, l’entraînement de l’intelligence artificielle (IA) de reconnaissance faciale que développe FaceApp. Car c’est évidemment en la nourrissant, gratuitement, que cette IA se renforce et devient de plus en plus pertinente. Avec quel objectif, au final ?

100 millions

de téléchargements auraient été atteints sur les plateformes Android et iOS par l’appli FaceApp.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content