L’ancien président de l’UCM, Roger Mené, est décédé à l’âge de 93 ans

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Président de l’UCM de 1974 à 2008, Roger Mené est décédé mardi à l’âge de 93 ans, annonce l’Union des Classes Moyennes.

“Né à Ougrée, le 3 juillet 1927, Roger Mené a fait des études de chimiste et a travaillé pour Cockerill. Son mariage l’a fait entrer dans une famille d’indépendants, spécialisés dans le commerce de chauffage et d’électroménager. Il dirigera pendant quarante ans les établissements Mené-Godechard, situés à Seraing.”

Il s’engage dès 1968 à l'”Union des classes moyennes” et en devient le président national en 1974. Il occupera cette fonction pendant trente-quatre ans.

“Quand il quitte son poste en 2008, les indépendants ont un réel statut social, solide, et UCM porte leur voix dans toutes les instances officielles du pays, y compris au Groupe des dix (G10), le sommet de la concertation sociale fédérale”, souligne l’organisation de défense des indépendants.

Roger Mené avait quitté UCM Liège en septembre 2015. C’est donc pendant plus de quarante ans qu’il a exercé de nombreux mandats au service des indépendants et chefs de PME francophones. Il a siégé à la Banque nationale, a présidé le Fonds de participation (organisme fédéral de financement), le Comité de crédit de la Sowalfin… Titulaire de plusieurs distinctions honorifiques, il avait été élevé au rang de baron en 2001.

Hommage à Roger Mené

La semaine dernière, Roger Mené a annoncé sa démission avec effet immédiat en tant que président de l’UCM. Peu avant, nous nous entretenions encore au téléphone. Comme toujours, il a été résolu, déterminé et clair quant aux raisons de son départ. Son enthousiasme à défendre les intérêts des indépendants et des PME demeure toutefois intact.

Roger Mené a siégé plus de 20 ans dans le Groupe des dix, le cercle des dirigeants des organisations patronales et des syndicats qui négocie notamment l’accord interprofessionnel biennal. Nous avons siégé côte à côte sur le banc patronal durant la moitié de cette période. Malgré la différence d’âge de presque 40 ans, nous nous sommes trouvés dès le premier jour. Cela en dit-il beaucoup sur moi-même ? Non, cela en dit certainement beaucoup plus sur la personnalité exceptionnelle de Roger Mené et son flair inégalé pour les évolutions de la société. Tout le monde connaît son attrait pour les dernières trouvailles technologiques, par exemple dans le domaine de la téléphonie mobile ou des voitures.

Roger Mené était le visage des indépendants wallons. Ses éditos dans la revue hebdomadaire de l’UCM “Union & Actions” étaient célèbres et retentissants jusque dans les plus hautes sphères de la rue de la Loi. Un style clair, précis et droit au but, telles étaient les caractéristiques de l’auteur. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais … cette devise ne s’appliquait certainement pas à Roger Mené.

Roger Mené était aussi un monument dans le Groupe des 10. Ce statut, il ne le devait pas seulement à sa longue expérience, mais surtout à ses prises de position claires : nous savions immédiatement ce qui était “négociable” et “non négociable”. Il n’était pas “Monsieur Non” … sauf lorsqu’il était question de la représentation des syndicats dans les petites entreprises. C’était non négociable et donc exclu. “Plus il y a de syndicats qui viennent manifester devant ma porte, plus je gagne de membres” était l’une de ses expressions favorites.

Roger Mené était et reste le représentant par excellence des indépendants de la Belgique francophone. Il a consacré toute sa vie à l’amélioration du statut social des indépendants. Pour lui, un accroissement de l’entrepreneuriat, en particulier par le biais d’un plus grand nombre de starters, constitue le facteur crucial de la relance économique de la Wallonie. Sans entrepreneurs, il n’y a ni richesse ni prospérité ; sans entrepreneurs, il n’y a pas de sécurité sociale solidaire.

Roger Mené était aussi un fervent partisan d’une unité dans le front patronal. “Ensemble, nous sommes beaucoup plus forts”, nous a-t-il rappelé à maintes reprises. Il n’a jamais rompu la solidarité parmi les négociateurs patronaux. Il a toujours tenté de parvenir à des compromis acceptables, parce qu’il se rendait particulièrement compte que lors de périodes difficiles, un accord avec les syndicats est plus avantageux qu’un conflit.

Roger Mené était également l’homme qui, aux moments où employeurs et syndicats se trouvaient face à une rupture, parvenait par une boutade à recréer une atmosphère positive. Ses nombreuses blagues sont devenues légendaires. Mais ne vous y trompez pas : dans chacune de ses blagues, il y avait toujours un message caché pour la partie adverse.

Une page se tourne ! Un chapitre se ferme. Un partenaire de la première heure prend congé. Bon vent, Roger. Ou comme le disait le célèbre peintre espagnol Salvador Dali : chaque départ signifie la naissance d’un souvenir. Il est certain que je garderai un excellent souvenir de ces dix années passées ensemble au coeur de la concertation belge.

Pieter Timmermans

Directeur général de la FEB

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