Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Jeff Bezos, le retraité qui a inventé tous les codes du e-commerce
Depuis quelques jours, Jeff Bezos, le patron et fondateur d’Amazon est le retraité le plus riche du monde. C’est un peu raccourci car il a juste annoncé qu’il laissait la direction de son entreprise à l’un de ses bras droits, et c’est vrai qu’après 27 ans de boulot acharné, il a droit à un peu de recul.
Agé de 58 ans, Jeff Bezos fait partie des génies de notre siècle. Parti de rien, cet enfant adopté a bâti un empire valant aujourd’hui plus de 1.000 milliards de dollars en Bourse, c’est-à-dire deux fois plus que le PIB (la richesse nationale) de la Belgique. Il a surtout révolutionné le service client au niveau mondial en faisant comprendre aux patrons du monde entier que la concurrence n’est qu’à un clic.
Jeff Bezos a aussi inventé tous les codes du e-commerce : que ce soit la livraison en 48 heures, les renvois gratuits des produits si on n’est pas satisfait ou encore la notation des commandes par les clients,… S’il est devenu l’homme le plus riche du monde, c’est parce qu’il est aussi un stratège : c’est d’ailleurs lui qui impose une chaise vide dans toutes les réunions de son conseil d’administration. La chaise vide représente le client, le vrai patron, même si ce client n’assiste pas à la réunion.
Il a aussi horreur des réunions inutiles, d’ailleurs, c’est Jeff Bezos qui a imposé au sein d’Amazon, les réunions à deux pizzas. Autrement dit, pour le patron d’Amazon, une bonne réunion, c’est une réunion où on peut nourrir tout le monde avec deux pizzas : cela veut dire qu’on ne peut avoir que 6 à 7 personnes maximum à une réunion.
Mais c’est aussi lui qui se plaignait des journalistes qui lui posaient toujours la même question : ils lui demandaient toujours ce qui allait changer, selon lui, d’ici dix ans. Bref, les journalistes voulaient savoir quelles seraient les prochaines tendances, quelle serait la prochaine vague d’innovations.
Jeff Bezos, et Dieu sait s’il a été innovant avec Amazon, préfère se poser une autre question autrement plus puissante : il essaie de savoir, non pas ce qui va changer, mais qu’est-ce qui ne va pas changer dans les dix prochaines années. Selon lui, dans le commerce de détail, les clients veulent les prix les plus bas et il sait que ce sera toujours vrai dans dix ans. Ces mêmes clients veulent une livraison rapide et ils veulent une large sélection de produits. Donc, selon lui, il est impossible que dans dix ans, un client arrive et dise : “Eh salut, Jeff, j’adore Amazon mais j’aimerai juste que les prix soient un peu plus haut” ou “Salut Jeff, j’aimerai juste que la livraison soit un peu plus lente”.
Bref, vous l’avez compris, derrière la fortune incommensurable de Jeff Bezos, il y a aussi beaucoup de bon sens qui est, contrairement à ce que l’on pense, la qualité la moins bien partagée au monde.
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