Jan Willem Balk (Mondelez International Benelux): “Nous n’avons perdu aucun jour de production”

Jan Willem Balk "Il y a clairement de la place pour l'entrepreneuriat local." © PG
Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

En fonction depuis 2017, le directeur Benelux de Mondelez International, Jan Willem Balk, fait le point sur les effets de la crise au niveau local.

Mondelez International en Belgique, c’est un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros, 2.000 collaborateurs et trois usines : une usine de fromage Ziz à Temploux, et deux usines à Herentals, l’une de chocolat, l’autre de biscuits. Le groupe produit chez nous plusieurs marques locales comme Côte d’Or, Tuc, Prince ou Pim’s, ainsi que des marques uniquement commercialisées en Belgique telles que Cent Wafers, Cha-Cha, Leo ou Melo-Cakes. Le patron local, Jan Willem Balk, explique comment l’entreprise a traversé la crise.

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Trends Tendances.Tous vos collaborateurs ont-ils continué à travailler dans les usines ?

Jan Willem Balk. Oui ! Au début, il y avait évidemment pas mal d’incertitudes. Dans nos usines, notre médecin nous a aidés à sécuriser nos collaborateurs. Etant dans un secteur vital pour l’économie (l’alimentaire), cela nous a rassemblés et nous n’avons perdu aucun jour de production.

Quel a été l’effet de la crise sur vos ventes ?

En Belgique, nous avons connu une énorme augmentation des ventes de tablettes de chocolat Côte d’Or en supermarché. Cracotte, Crackers et Tuc ont également très bien fonctionné. Mais nous avons également perdu pas mal d’autres ventes. Dans l’horeca, les stations-services, etc. Nous vendons normalement énormément de mignonnettes Côte d’Or dans l’horeca. Nous sommes aussi présents dans les magasins Action ou Kruidvat, qui ont dû fermer leurs portes. Au final, notre chiffre d’affaires reste toutefois en croissance car nos ventes se font surtout en supermarché.

Comment la crise a-t-elle impacté vos opérations ?

Au début du confinement, notre niveau de service a quelque peu diminué, parce que les consommateurs ont alors montré un comportement tout à fait différent. En étroite collaboration avec nos clients distributeurs, nous avons rapidement décidé de nous concentrer sur les références affichant les plus forts taux de rotation, l’objectif étant que les rayons soient toujours bien remplis. Nous avons envoyé des personnes dans les magasins pour aider à remplir les linéaires de chocolats et de biscuits. Nous avons donc rapidement retrouvé notre niveau initial.

Craignez-vous de devoir opérer des réductions de coûts dans vos usines ?

Aucun consommateur ne veut payer pour de l’inefficacité. Je ne suis donc pas du tout effrayé à l’idée de continuer à renforcer notre efficacité. Au niveau mondial, nous souhaitons rationalisation nos références. Pour nous, il s’agit d’un moyen d’augmenter notre efficacité en utilisant cet argent pour réinvestir dans nos marques.

Vous annonciez l’an dernier la suppression de 200 emplois à Herentals. Où en est la situation ? La crise risque-t-elle d’aggraver les choses ?

Nous sommes en discussion avec les syndicats pour préparer la mise en place de ce plan, et la crise ne va en rien aggraver la situation. Nos travailleurs ont effectué un travail fabuleux. Il s’agit ici d’une décision qui avait été prise bien avant cette période, et je précise que l’objectif n’est pas d’opérer des licenciements secs mais de faire appel aux prépensions.

Votre CEO dit croire énormément en la croissance locale. Quelle est votre marge de manoeuvre ?

Je décrirais la situation par l’expression ” freedom within a framework “, la liberté dans un cadre… Il y a donc clairement de la place pour l’entrepreneuriat local. L’un des meilleurs exemples en est notre dernier lancement en Belgique : les gaufres de Liège Lu. Pour ce nouveau produit uniquement réservé à la Belgique, nous nous appuyons sur la puissance de la marque Lu en combinaison avec Côte d’Or.

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