Innovation prometteuse chez Biorics: des algorithmes détectent les individus infectés

Hans Wilmots: "Nous ne prenons pas la place du médecin." © KAREL DUERINCKX

Un nouveau produit ouvre de grandes perspectives à la spin-off de la KULeuven. Celle-ci lance une levée de fonds pour financer son développement international.

Vous ne connaissez sans doute pas BioRICS. Et pourtant, cette spin-off de la KULeuven peut se vanter d’avoir dans son portefeuille de clientèle des noms prestigieux comme Adidas, l’équipe de football du Milan AC ou le centre Getspeed du circuit du Nürburgring en Allemagne. BioRICS les a séduits avec un produit étonnant : un logiciel qui permet de mesurer l’état mental d’un individu et comment cet état peut affecter sa gestion de l’énergie. ” Nous sommes les seuls à avoir développé des algorithmes capables de mesurer l’état mental d’un individu en mouvement et en temps réel “, affirme le professeur Daniel Berckmans, fondateur et président du CA de BioRICS. Cela permet de détecter des personnes en situation de stress, voire de burn-out, ou de vérifier qu’un conducteur reste toujours parfaitement attentif. Les données sont enregistrées grâce à une application mobile dans un bracelet, un téléphone ou même parfois intégrée directement dans un t-shirt via des microprocesseurs.

BioRICS va maintenant un cran plus loin : ses logiciels peuvent détecter si une personne est infectée. Cette avancée technologique peut ouvrir de grandes portes dans le monde du sport comme dans celui de l’entreprise. Le logiciel peut se révéler un outil précieux pour, par exemple, la multinationale qui hésite à faire revenir son personnel au bureau lors d’une pandémie… ” Nous vivons dans un monde où des virus risquent d’apparaître de plus en plus souvent, dit Ann Goeman, responsable du marketing. Nous apportons un outil sûr pour détecter ces virus et les infections à un stade précoce et aider ainsi les gens à rester en bonne santé. ” Précision utile : BioRICS détecte qu’il y a une infection mais ne va pas plus loin. C’est ensuite aux professionnels de la santé d’étudier les données, de diagnostiquer et, le cas échéant, de prescrire un traitement. ” Nous ne prenons pas la place du médecin ou du coach mental “, résume le CEO Hans Wilmots.

Cinq millions d’euros

Ce CEO incarne les grandes ambitions commerciales de BioRICS. Il vient de rejoindre l’entreprise après neuf années passées à la tête du bureau belge de BDO. En cinq ans, il espère porter le chiffre d’affaires aux alentours des 50 millions d’euros et les effectifs à 40, voire 60 collaborateurs, contre une dizaine aujourd’hui. C’est, dit-il, le moment ou jamais de franchir une étape en s’appuyant sur une technologie mature, que le professeur Berckmans développe depuis plus de 20 ans. Pour financer son expansion internationale, BioRICS a besoin de lever 5 millions d’euros. Cela implique d’attirer au moins un investisseur extérieur, en plus de l’université et du réseau du professeur Berckmans.

La stratégie de BioRICS n’est pas de tout concentrer sur le logiciel de détection d’infections, pourtant économiquement très prometteur, mais de continuer à promouvoir tous les produits de la spin-off. ” Notre logiciel de base, qui détecte l’absence de ‘régénération’ mentale et anticipe les burn-out, doit également bénéficier de toute notre attention, assure Hans Wilmots. L’inquiétude au niveau des soins de santé, le stress provoqué par le confinement et l’incertitude quant à ce qui va se passer lors des prochains mois constituent une pression psychologique accrue. Nous voulons aider les employeurs et les pouvoirs publics à détecter de manière précoce les personnes atteintes d’un déficit énergétique sur le plan psychologique. ”

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