Indépendants: souffrir et (oser) le dire

Avoir sa propre affaire au centre-ville, un rêve pour certains. Pas toujours une sinécure pour ceux qui sont en place.

Si le nombre d’indépendants à titre principal et à titre complémentaire va crescendo ces derniers temps, c’est essentiellement dû au nombre grandissant de titulaires de professions libérales. “Du côté des commerçants indépendants, par contre, leur nombre a diminué de 4,6 % entre 2008 et 2011, pointe Carol Dannevoye, conseillère économique à l’UCM. Et sur la même durée, leur âge moyen est passé de 46 à 47 ans.” Si les moyennes lissent les situations extrêmes, l’UCM souligne cependant les conséquences induites par la périurbanisation croissante du commerce. “Non seulement le pourcentage de cellules commerciales vides atteint des proportions inquiétantes, jusqu’à 20 % dans certains noyaux urbains hennuyers ou liégeois, mais il accule aussi de plus en plus de commerçants à rester dans leur affaire au-delà de leurs 65 ans, faute de repreneur, poursuit Carol Dannevoye. Ils n’arrivent pas à se résoudre à mettre la clef sous le paillasson, synonyme d’un sacrifice pur et simple de l’affaire de leur vie.”

Menaces ?

L’échantillon de commerçants sondés par l’UCM met en avant le service personnalisé à la clientèle et la proximité comme avantages comparatifs face aux autres segments de la distribution. Dans un tel contexte, le développement de l’e-commerce n’est pas leur première crainte. Par contre, au-delà des discours classiques sur le poids des charges salariales et fiscales, les commerçants disent particulièrement souffrir de causes exogènes à leur propre périmètre d’action. A ce niveau, le monde politique est pointé du doigt, particulièrement pour ce qui relève des questions de mobilité (accès et stationnement dans les centres-villes) et la gestion des politiques urbanistiques (absence de coordination des travaux, etc.).

Jean-Marc Damry

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