Gros potentiel pour une hydroélectricité respectueuse de l’environnement
Le potentiel pour un développement de l’hydroélectricité compatible avec des critères environnementaux stricts est plus important que ce qui était estimé jusqu’à présent, avec d’importantes possibilités en Asie et en Afrique, conclut une étude publiée lundi par le journal Nature Water.
L’hydroélectricité est aujourd’hui de loin la première des énergies renouvelables dans le monde mais son développement peut être controversé en raison de ses inconvénients, comme la perturbation des poissons ou les déplacements de populations parfois nécessaires pour la construction des barrages.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) l’a déjà qualifiée de “géant oublié” qui devrait être réveillé pour aider les pays à tenir leurs objectifs de neutralité carbone.
Quant aux auteurs de l’étude, ils ont analysé le potentiel hydroélectrique non utilisé à ce jour de 2,89 millions de rivières dans le monde, en s’appuyant sur des données relatives à l’eau mais aussi à des variables démographiques et environnementales.
“Pour éviter des emplacements sensibles, nous avons appliqué des critères stricts afin de limiter les impacts environnementaux et sociaux”, explique cette équipe internationale.
De nombreux emplacements ont ainsi été éliminés par principe: zones protégées et réservoirs de biodiversité, forêts, régions sujettes aux tremblements de terre ou fortement peuplées… Tout projet nécessitant le déplacement de plus de 50.000 personnes a été éliminé.
Les projets envisagés doivent aussi pouvoir maintenir l’intégrité des écosystèmes des rivières et la disponibilité en eau.
Les chercheurs concluent que le potentiel pour de nouveaux projets hydroélectriques rentables et respectueux de ces critères représente 5,27 pétawattheures par an, soit 5.270 milliards de kilowattheures (kWh). A titre de comparaison 1 kWh permet de faire tourner un lave-linge pour un cycle de lavage.
Ce potentiel est 60% plus élevé que celui chiffré en 2017 par d’autres chercheurs, soulignent les auteurs.
L’Asie et l’Afrique représentent 85% du potentiel identifié, avec d’importantes possibilités, notamment autour de l’Himalaya.
En Afrique, où l’hydroélectricité est aujourd’hui très peu développée, “la plupart des pays” pourraient répondre à leurs besoins actuels en électricité simplement en développant ce potentiel, souligne l’article.