General Electric et Alstom: cinq ans de rebondissements

Alstom

L’annonce mardi de la suppression de plus de 1.000 emplois chez General Electric intervient moins de cinq ans après son rachat de la branche énergie d’Alstom et dans la foulée de multiples mises en garde sur l’activité des sites de Belfort.

Avril 2014: l’agence de presse Bloomberg affirme que General Electric (GE) est en discussions avancées pour racheter les activités du groupe Alstom dans l’énergie pour “plus de 13 milliards de dollars”. Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Economie, annonce que le gouvernement “travaille à d’autres solutions” pour Alstom et affiche sa “vigilance patriotique”.

Mai 2014: un “décret Alstom” étend à l’énergie et aux transports le mécanisme qui permet à l’Etat de protéger les entreprises stratégiques d’appétits étrangers. GE s’engage auprès du gouvernement à créer 1.000 emplois en France d’ici à 2018.

Novembre 2014: le gouvernement français donne son feu vert formel à la transaction, dans le cadre du “décret Alstom”.

Septembre 2015: la Commission européenne donne son feu vert à la transaction.

Novembre 2015: GE acquiert le pôle énergie d’Alstom pour 13,5 milliards de dollars.

Septembre 2016: fragilisé par une baisse des commandes en France, Alstom annonce l’arrêt de sa production de locomotives à Belfort d’ici à 2018.

Octobre 2016: le Premier ministre Manuel Valls annonce un plan de sauvetage d’Alstom Belfort via de nouvelles commandes ferroviaires venant de l’Etat et de la SNCF.

Septembre 2017: Alstom confirme des “discussions” avec l’allemand Siemens sur un “possible rapprochement” dans le secteur ferroviaire.

Octobre 2017: GE annonce la suppression de 350 postes (sur un total de 800) à l’usine GE/Hydro Alstom de Grenoble. Le gouvernement français menace le groupe américain d’appliquer des pénalités s’il venait à ne pas tenir ses promesses en terme d’emploi.

Novembre 2017: GE annonce un vaste plan de restructuration visant à se recentrer sur trois activités: aéronautique, santé et énergie, s’accompagnant de milliers de suppressions d’emplois pour réduire ses coûts.

Mai 2018: Alstom rompt ses derniers liens avec GE, en signant un accord avec le groupe américain pour sortir du capital de trois co-entreprises créées en 2015.

Juin 2018: le gouvernement indique avoir été informé par GE que ce dernier ne tiendra pas son engagement de créer 1.000 emplois en France d’ici à la fin 2018. Selon Bercy, GE n’a créé fin avril que 323 emplois sur les 1.000 promis.

Octobre 2018: une quarantaine de salariés bloquent l’usine GE de Belfort pour tenter d’obtenir des réponses de la direction concernant leurs revendications sur des embauches.

Janvier 2019: GE envisage de supprimer jusqu’à 470 postes à travers la France, pour l’essentiel via des ruptures conventionnelles collectives, révèlent à l’AFP des sources syndicales.

Février 2019: le ministère de l’Economie annonce que General Electric a recruté 3.000 personnes, mais n’a pu créer que 25 emplois nets sur les trois dernières années.

Bruxelles interdit le projet de fusion entre Alstom et Siemens, jugeant qu’ils auraient ensemble une position trop dominante en Europe dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.

2 mai 2019: Emmanuel Macron assure aux élus du Territoire de Belfort que le dossier GE fait l’objet de “la plus grande vigilance de la part de l’Etat”, dans un courrier consulté par l’AFP.

28 mai 2019: General Electric annonce envisager jusqu’à 792 suppressions de postes dans l’entité gaz, et 252 dans celle dédiée aux fonctions supports.

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