Gazelles Bruxelles 2020 “Grandes entreprises” – Hudson Belgium: à fond sur le capital humain

Ivan De Witte a récupéré la société qu'il avait créée © Th. De Boever

Quand il a eu l’occasion, en 2017, de racheter son bureau de consultance HR, Ivan De Witte n’a pas hésité une seconde. La priorité est aujourd’hui donnée à l’innovation et à la qualité.

Il n’y a pas d’âge pour entreprendre. A 70 ans, il y a deux ans, Ivan De Witte décide de reprendre Hudson Benelux, le bureau de consultance HR qu’il avait créé il y a plus de 30 ans sous le nom de De Witte & Morel et dont il était toujours CEO.

En 2001, il avait vendu sa société à l’américain TMP qui l’a scindée en deux entités distinctes : le site d’offres d’emploi Monster et le consultant HR Hudson. Fin 2017, cotée en Bourse, Hudson annonçait un plan stratégique prévoyant le désinvestissement de certains secteurs. “J’en ai été informé très tôt et j’ai tout mis en oeuvre pour récupérer les activités Benelux, explique Ivan De Witte. Le management buy out, d’une valeur de 24,7 millions de dollars, a été une véritable course contre la montre. L’équipe de management a entériné le projet et j’ai reçu l’appui de Vectis Private Equity, une société de capital-investissement qui a acquis une participation minoritaire.”

“La période américaine a été importante et riche en enseignements, ajoute Ivan De Witte. Nous faisions partie d’un groupe anglo-saxon coté en Bourse, avec ce que ça implique pour la société. Nos collaborateurs avaient dû opérer un virage à 180°, penser global plutôt que local. Ce rachat nous a aidés à rehausser le niveau de professionnalisme de l’entreprise.”

Nouvelle vie

Aujourd’hui, Hudson Belgium est fin prête pour entamer sa nouvelle vie. Avec 285 collaborateurs, l’entreprise a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 36,8 millions d’euros. “Le mode opératoire n’a pas fondamentalement changé si ce n’est que nous mettons davantage l’accent sur l’innovation, la qualité et la satisfaction du client. Ce changement présente aussi des avantages : finie, la pression américaine en matière de croissance et d’Ebitda. L’esprit d’entreprise s’en trouve reboosté.” Il avait été envisagé de reprendre le nom initial de l’entreprise mais ce projet a finalement été abandonné, étant donné l’ancrage de la marque Hudson sur le marché.

L’entrepreneur a sa propre vision du marché de l’emploi. “Les deux moteurs essentiels d’une entreprise sont les finances et le capital humain. Pour ce qui est du financement, le potentiel d’innovation est relativement restreint. Dans le domaine du capital humain, par contre, il est énorme. Les RH ne se limitent pas au recrutement, aux évaluations et à la mise en place de systèmes salariaux motivants. Un fournisseur de services HR peut se distinguer en offrant des conseils intégrés de manière à augmenter sensiblement la valeur du capital humain.”

Le recrutement et la sélection demeurent une des principales activités d’Hudson Benelux. “La numérisation grandissante et les réseaux sociaux ont changé la donne. L’utilisation des différents canaux pour attirer les candidats est primordiale et nous sommes fiers de posséder probablement la plus grande base de données de talents en Belgique. Mais même si nous avons énormément investi dans la numérisation et les réseaux sociaux, nous croyons toujours fermement dans la force des médias papier.” Le succès du recrutement dépend du screening des candidats. Hudson a développé sa propre méthode. “Nous prenons en compte non seulement les compétences mais aussi la concordance culturelle avec l’entreprise, très importante à nos yeux, précise Ivan De Witte. L’impact de la culture sur les performances est un facteur généralement sous-estimé.”

La guerre des talents fait rage, y compris chez Hudson qui peine parfois à recruter. “Heureusement, notre service HR interne est bien développé et obtient d’excellents résultats, confie le CEO. Nous mettons tout en oeuvre pour rester directement en contact avec les candidats potentiels en organisant toutes sortes d’événements. Nous entretenons aussi d’excellentes relations avec les universités et écoles supérieures. J’ai enseigné 15 ans à la Vlerick Business School avec laquelle nous développons un partenariat.”

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