Formateur : Jet Airways menace de partir

© Image Globe/Herwig Vergult

Jet Airways menace de quitter Brussels Airport si la piste d’une nouvelle taxe sur les billets d’avion les plus coûteux se concrétisait. La compagnie indienne exige au passage davantage de concurrence chez les bagagistes bruxellois.

Jet Airways, qui utilise l’aéroport de Bruxelles depuis 2007 comme pivot européen et mondial, a menacé lundi de réétudier cette position si la piste d’une nouvelle taxe sur les billets d’avion les plus coûteux se concrétisait. La compagnie aérienne indienne s’oppose ainsi à ce projet d’une contribution nouvelle de 60 euros par billet de première classe et de classe affaires, a indiqué son directeur Nicos Kardassis, lors d’un entretien à Bombay avec le ministre-président flamand Kris Peeters, au cours d’une mission économique.

Cette piste, déjà abordée dans un groupe de travail au fédéral, serait aussi discutée dans les négociations budgétaires du formateur Elio Di Rupo et des représentants des six partis cherchant à former un gouvernement. “Une telle taxe ôterait sa rentabilité à tout un segment de notre offre : nous devrions alors revoir notre position sur Bruxelles”, a commenté Nicos Kardassis.

Jet Airways exige plus de concurrence chez les bagagistes bruxellois

La compagnie indienne, qui transporte annuellement quelque 400.000 passagers de et vers la capitale de l’Europe, voudrait aussi davantage de concurrence dans les sociétés de bagagistes sur le tarmac de Brussels Airport.

Jet Airways, qui lie clairement ces dossiers à sa présence dans l’aéroport belge, négocie actuellement son entrée dans Star Alliance, le plus important groupement de compagnies aériennes. Un accord l’ancrerait à Bruxelles. En cas d’échec, Jet Airways négocierait avec une alliance concurrente et pourrait dès lors déplacer son hub européen vers Paris ou Amsterdam, a averti Nicos Kardassis.

Une décision est attendue dans les prochains mois.

Action syndicale à Brussels Airport contre la libéralisation du secteur aéronautique

Hasard du calendrier : une trentaine de syndicalistes ont mené une action lundi matin dans le hall des départs de Brussels Airport afin de protester contre la libéralisation accrue, au niveau européen, du secteur aéronautique.

Concrètement, la nouvelle réglementation prévoit que les aéroports comptant 5 millions de passagers ou traitant 100.000 tonnes de fret par an puissent désormais désigner trois gestionnaires au sol, ce qui serait le cas de Brussels Airport. Or, selon les syndicats, cette libéralisation accrue nuirait aux conditions de travail et aux salaires du personnel. Ils ont dès lors distribué des tracts dans le hall des départs de l’aéroport.

“Nous ne sommes pas opposés par principe à la libéralisation : nous pouvons vivre avec si elle est accompagnée d’un bon aspect social mais ici, ce n’est pas le cas”, a défendu Jan Verbinnen (Setca).

Parallèlement, la fédération européenne des travailleurs du transport (European Transport Workers Federation) organise lundi une série d’actions dans les aéroports d’Europe afin de dénoncer là aussi les effets pervers de la libéralisation, alors que les instances européennes doivent débattre du dossier demain mardi.

Trends.be, avec Belga

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