Financement : ce que les starters sous-estiment

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Après avoir été retenus parmi 450 candidats, après avoir présenté leur pitch et avoir élaboré leur “business plan”, les six candidats de l’émission de télé-réalité “Starter !” de la RTBF doivent faire face à une nouvelle étape importante : le financement de leur (future) entreprise. Une bonne leçon pour les apprentis starters…

Analyse des besoins précis de financement, fonds propres à investir, tour d’horizon des différentes sources de fonds ou encore demande d’intervention des structures d’accompagnement : l’étape de l’étude du financement d’une nouvelle structure n’est pas une mince affaire. Coach au sein de l’émission “Starter !” et chargé des relations entreprises chez Belfius, Walter Matyja a accompagné et conseillé les six starters. Il a constaté, comme chez beaucoup d’entrepreneurs, quelques faiblesses. “Certains mesurent mal leurs besoins réels en financement, constate le coach. Avant de partir à la recherche de financement bancaire, ils doivent avoir réellement analysé les fonds qui leur seront nécessaires pour démarrer leur activité. On croit que c’est simple mais certains starters se contentent de penser aux besoins matériels – comme leurs outils de production – évidents. Mais, passionnés et fonceurs, ils passent trop souvent à côté des besoins liés au fonds de roulement de leur projet, à savoir les coûts à supporter dès le départ (salaires, loyer ou achat de matières premières) alors que leur produit n’est pas directement vendu et/ou que, profitant des délais de paiement accordés, les clients ne paient pas directement leur facture.” Or, l’identification adéquate de ces besoins est capitale avant d’aller trouver une banque.

Une autre constatation du coach : “Les candidats de “Starter !” n’ont pas toujours conscience de la nécessité d’investir des fonds propres dans leur projet : les banques ne financent en effet presque jamais 100 % des besoins.” Et, s’il évite de se risquer à un chiffre précis, Walter Matyja évoque la proportion de 30 % de fonds propres pour 70 % de dettes, “bien que cela dépende de multiples facteurs, précise-t-il. Mais dans tous les cas, l’objectif est le même : effectuer un partage de risques et constater un véritable engagement de la part de l’entrepreneur”.

Reste que, souvent, les starters disposent de fonds propres insuffisants par rapport à ce que leur demandera la banque et ignorent certains mécanismes qui peuvent les aider. Ils peuvent pourtant se tourner vers des business angels ou des invests (publics ou privés). “Cela suppose bien sûr qu’ils acceptent d’ouvrir leur capital, commente Walter Matyja et, par conséquent, de partager non seulement la prise de décision mais aussi une partie du bénéfice.” Et l’expert de souligner que la possibilité de cofinancement entre la banque et des organismes comme le Fonds de Participation (ou la Sowalfin en Wallonie) peut également permettre de pallier ce manque de capitaux. “Dans le chef des institutions bancaires, l’apport de fonds par de tels organismes (sous forme d’un prêt subordonné, c’est-à-dire que la banque sera remboursée en priorité) est associé à de quasi-fonds propres, précise l’expert. Néanmoins, il s’agit bien d’un prêt qu’il faut rembourser et sur lequel des intérêts sont calculés.” Reste que cette formule ne peut à elle seule remplacer l’apport de fonds propres : l’entrepreneur devra toujours investir lui-même une partie des capitaux. Comme une gageure de la motivation du starter pour les établissements de soutien.

Suivez l’émission Starter ! ce jeudi sur la Deux à 20 h 05.

Christophe Charlot

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