Facebook ne veut pas être démantelé et sort ses arguments

Le 10 mai dernier, Mark Zuckerberg était de passage à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron. © Belgaimage

Alors que les propositions de démantèlement du réseau social se multiplient face au gigantisme et aux dangers qu’il induit, son fondateur et sa direction sortent de leur légendaire silence. Et expliquent pourquoi ce ne serait pas nécessaire.

La grogne des anti-Facebook se fait toujours plus pressante alors qu’à intervalles réguliers, de nouvelles affaires (utilisation de données sans autorisation, etc.) touchent le réseau social. Et même si elles n’atteignent pas l’ampleur du fameux scandale Cambridge Analytica, elles posent question. Surtout quand on connaît le gigantisme de Facebook, et des Gafa en général. Le réseau social revendique pas moins de 2,4 milliards d’utilisateurs et possède également les applis à succès WhatsApp, Messenger et Instagram. Cela permet à l’empire de Mark Zuckerberg de générer 15 milliards de revenus en un seul trimestre.

Autant dire que cela ne plaît pas à tout le monde : certains voudraient voir le réseau social démantelé. Une ambition nourrie par certains représentants politiques tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Plus étonnante : la sortie récente de Chris Hughes, cofondateur de Facebook, dans le New York Times. L’homme explique que le pouvoir de Mark Zuckerberg, qui détient trois des plateformes de communication les plus importantes, est gigantesque. Il lui reproche d’avoir sacrifié les questions de sécurité et de civisme au profit de la croissance. Chris Hughes, qui a quitté Facebook depuis plus de 10 ans, appelle, comme d’autres, au démantèlement du réseau en plusieurs sociétés distinctes.

Des chiffres et des arguments

Mais la riposte du réseau – d’habitude très discret – ne s’est pas fait attendre. Son vice-président de la communication, Nick Clegg, s’est d’abord fendu d’une tribune dans le New York Times, lui aussi. Selon lui, le démantèlement n’est pas nécessaire. Il a mis en avant les efforts entrepris par Facebook pour protéger ses utilisateurs, les élections et respecter la vie privée. Et d’expliquer que la firme de Zuckerberg demande plus de régulation. Le ” VP ” soutient également que, non, Facebook n’est pas un leader monopolistique : ” Notre firme est composée de différents services qui, chacun, font face à trois ou quatre concurrents et qui, eux-mêmes, ont chacun des millions, voire des milliards, d’utilisateurs. Dans la vidéo, nous faisons face à des services comme YouTube, Snapchat, Twitter, Pinterest et TikTok. Dans la messagerie, nous ne sommes même pas leader dans les trois marchés clés que sont la Chine, le Japon et les Etats-Unis où opèrent iMessage, WeChat, Line, Skype. ”

Mark Zuckerberg, de passage à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron, a insisté, lors d’une interview sur France 2, sur le fait que démanteler n’aurait pas l’effet souhaité. Pour lui, ” cette proposition n’est pas une solution “. Il faudrait plutôt laisser Facebook investir massivement afin de mettre en place des outils qui permettraient de mettre un terme aux dangers menaçant la vie privé et la démocratie.

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