Envie de voyager mais petit budget? Pensez aux autocars

LES NOUVEAUX AUTOCARISTES misent sur le confort pour attirer les voyageurs : wi-fi gratuit, prises électriques, airco, toilettes. © pg

Megabus, iDBUS, FlixBus : une nouvelle génération de transporteurs réinvente les autocars internationaux. Leur recette ? Prix écrasés, wi-fi gratuit et méthodes empruntées aux compagnies aériennes low cost.

Bruxelles-Cologne pour 7,5 euros ? Nous l’avions expérimenté avec Megabus, un matin de juillet. En trois heures (contre 2 h47 en train), un car bleu a relié la gare du Nord à Bruxelles au quartier Deutz à Cologne. Un tarif imbattable. La SNCB proposait le même trajet en Thalys pour 35 euros dans le même délai de réservation que celui pris pour l’autocar (une semaine). Le confort est correct, sans toutefois atteindre celui du train. Le wi-fi agrémente le trajet, il fonctionne même mieux que sur le Thalys.

Le mimétisme avec Ryanair

Le britannique Megabus a débarqué en Belgique en octobre 2014, où il a ouvert une base de six autocars à Leeuw-Saint-Pierre, pour développer le marché de l’autocar international low cost vers Paris, Amsterdam, Londres. Sa source d’inspiration : Ryanair, très visiblement. Mêmes couleurs (bleu et jaune), même publicité tonitruante (un énorme “à partir de 1 euro” inscrit sur les flancs des véhicules). Même approche pour la vente : Internet et le yield management qui fait varier les tarifs selon l’offre et la demande. Le mimétisme avec la compagnie irlandaise va jusqu’à ajouter 50 centimes de “frais de réservation”. En moins d’un an, Megabus a transporté en Belgique 150.000 personnes (d’octobre 2014 à juin 2015).

Ce transporteur n’est pas le seul à relancer le marché du bus international en Belgique. Il a suivi iDBUS, arrivé un an plus tôt pour des destinations similaires, et précédé l’allemand FlixBus qui a débarqué au printemps dernier. Ils s’installent dans un marché qui semblait dominé par Eurolines et marginalisé en raison de l’efficacité des trains à grande vitesse. A quoi bon relier Paris en 4 h 30 en car alors que le train y arrive en à peine 1 h 22 ?

“Un marché sous-exploité”

Megabus et ses concurrents estiment qu’il existe un marché potentiel important qui ne demande qu’à être réveillé. “Nous visons une clientèle qui aimerait voyager davantage mais qui n’en a pas les moyens, avance Edward Hodgson, CEO de Megabus. Nous le voyons en Grande- Bretagne, où Stagecoach — le groupe à qui appartient Megabus — est à la fois actif dans les autocars et les lignes de train : il y a une place pour une offre de lignes de cars de qualité avec des petits prix. C’est un marché sous-exploité.” Né en 2003, Megabus gère une flotte de 143 cars en Europe, est actif à la fois sur des lignes domestiques (Grande-Bretagne, Italie, Allemagne) et à l’international. Il s’est aussi développé aux Etats-Unis depuis 2006.

Plus le train est cher, plus le car est attractif. Or le rail n’est pas bon marché sur les lignes vers les pays voisins ; Thalys et Eurostar tirent parti de l’absence de concurrence sur le rail, pourtant libéralisé depuis 2010 à l’international. Les tarifs planchers du train se situent à 29 euros sur Paris, 44,5 euros sur Londres (aller simple), mais il faut réserver tôt. Une semaine à l’avance, les prix grimpent, le Bruxelles-Paris se situe aisément à 99 euros le trajet simple. C’est pareil pour les avions : l’ultra low cost Ryanair ne relie pas la Belgique à Londres, Paris, Amsterdam ou Cologne.

Au moins 50 % moins cher que le train

Même si les tickets à 1 euro de Megabus sont difficiles à trouver, le tarif moyen reste au moins 50 % moins cher que le train. Megabus annonce un ticket moyen de 16 euros par trajet.

Pour attirer la clientèle, les nouveaux autocaristes misent aussi sur le confort, avec des véhicules neufs, conçus pour ce type de trafic (airco, toilette à bord). Point clé pour attirer les jeunes et tous les accros du smartphone : le wi-fi gratuit à bord et des prises électriques. De quoi mieux digérer les trajets plutôt longuets, les cars ne dépassant pas les 100 km/h sur les autoroutes. Si la durée du trajet Bruxelles-Cologne reste compétitive par rapport au train, Bruxelles-Paris prend trois fois plus de temps qu’en TGV, Bruxelles-Londres demande 7 h 30. La clientèle doit donc avoir le temps. Ce n’est pas un hasard si cette dernière est principalement constituée de jeunes et de retraités.

Article complet dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

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