Economies à la SNCB : “On risque de toucher à des tabous”

Le patron de la SNCB, Jo Cornu. © Belga

Confronté à des coupes budgétaires qu’il qualifie d'”absolument énormes”, le patron de la SNCB, Jo Cornu, évoque mardi dans la presse plusieurs pistes d’économies. “On risque de toucher à des tabous”, prévient-il dans plusieurs quotidiens.

Interrogé par La Libre Belgique, M. Cornu détaille quelques unes de ses idées, dont il doit discuter ce mardi avec la ministre de tutelle, Jacqueline Galant. “Je voudrais qu’on me dise quelles sont les variables sur lesquelles je pourrai jouer”, indique-t-il.

La SNCB travaille d’ores et déjà sur une tarification “plus intelligente”, consistant à faire varier les prix en fonction du moment d’achat et de l’heure de la journée, à l’instar du système adopté par les compagnies aériennes. “C’est une stratégie efficace pour les sociétés confrontées à des coûts fixes. Qu’on ait des trains vides ou bondés, cela ne change rien au coût de l’offre”, dit M. Cornu.

Les compensations en cas de retard de train pourraient par ailleurs être revues à la baisse et alignées sur les minima européens. M. Cornu évoque également une rationalisation de la gestion du personnel. Il envisage ainsi de demander aux cheminots de “se tourner vers des mutuelles classiques” plutôt que de bénéficier d’une structure interne “qui fait des choses qu’on ne voit pas dans d’autres entreprises”. Il veut aussi réorganiser les primes, sans pour autant diminuer les montants. “C’est un sujet sensible avec les syndicats, mais, un jour, il faudra le faire”, dit-il.

Autre thème délicat: la possibilité de faire rouler des trains sans accompagnateur, comme cela se fait aux Pays-Bas. “Je sais qu’on risque de toucher à des sujets tabous, mais si vous voulez une bonne offre dans les zones rurales, il faut se demander comment réduire les coûts.” Le patron de la SNCB mentionne encore les obligations de rapportage excessives dont sa compagnie fait l’objet. “Je pars du principe que toute dépense doit rapporter quelque chose à l’utilisateur. Pour le reporting, j’ai un doute”.

Dans le Standaard et le Nieuwsblad, il revient par ailleurs sur le temps de travail. “Le personnel de la SNCB n’est pas trop cher, mais les heures prestées sont insuffisantes par rapport au salaire perçu”, affirme-t-il. “Un travailleur moyen coûte environ 60.000 euros par an. Ce n’est pas plus que dans les autres entreprises. Ce n’est pas que le coût des travailleurs soit élevé, mais pour le salaire perçu, les heures prestées sont insuffisantes”.

A la SNCB, une semaine de travail compte 36 heures et les employés peuvent bénéficier d’un certain nombre de jours de récupération. A priori les syndicats ne sont pas contre le fait de travailler plus, “mais à la condition que les salaires soient revus en conséquence”, a réagi Pierre Goossens du syndicat socialiste, dans le Standaard.

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