e-shops : “Acheter maintenant, payer plus tard”, une formule alléchante, mais pas sans risque

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Les Belges ont tendance à s’endetter et à dépenser plus que ce qu’ils ne peuvent se permettre. Ce penchant peut rapidement mener à l’endettement, d’autant plus que bon nombre d’e-shops mettent régulièrement la formule ” acheter maintenant, payer plus tard ” en avant.

Un Belge sur cinq (19 %) opte de plus en plus souvent pour un paiement ultérieur pour réduire le coût de sa vie sociale, révèle le European Consumer Payment Report, récemment publié par le prestataire de services financiers Intrum. Chez les Millennials (nés entre 1981 et 1996), cette tendance est trois fois plus élevée (28%) que chez les Baby Boomers (9%) (nés entre 1946 et 1964).

“Il y a actuellement de plus en plus de médiations de dettes auprès des ménages belges et de règlements collectifs de dettes“, confirme à Trends Tendances Amandine Boseret, juriste chez Acerta. “Les dettes alimentaires sont de plus en plus courantes”.

La juriste explique : “Dans le cas de dettes, il y a une différence entre la saisie sur salaire et la cession sur salaire.S’il contracte un prêt à la consommation, le consommateur signe déjà dans son contrat qu’une saisie sur son salaire peut être demandée chez son employeur. Le travailleur dès le début autorise donc le créancier à éventuellement se servir sur son salaire si un paiement n’est pas honoré, un peu comme quand on signe un prêt hypothécaire, si on ne paie pas, la maison est saisie. Quand on emprunte des petites sommes et que les dettes s’accumulent, il y a souvent cette cession sur salaire qui est prévue. C’est de plus en plus courant dans les prêts à la consommation.”

Quand on emprunte des petites sommes et que les dettes s’accumulent, il y a souvent une cession sur salaire qui est prévue. C’est de plus en plus courant dans les prêts à la consommation.”

Amandine Boseret, juriste

“Acheter maintenant, payer plus tard”, une formule risquée

Le recours à la formule “Acheter maintenant, payer plus tard” proposée par de nombreux e-shops est également très en vogue depuis quelque temps. Cette solution souvent proposée via un simple bouton lié à une application bancaire, permet aux consommateurs de jouir immédiatement de leurs achats et de reporter le paiement, a la réception ou jusqu’à 60 jours. L’argent ne disparaît pas du compte en banque du client et n’est pas bloqué, comme avec une carte Visa, par exemple.

Bien qu’attrayante, cette option favorise les achats impulsifs et peut aggraver l’endettement des ménages belges, met en garde Intrum. “Si le consommateur ne doit pas payer son article au moment de l’achat, il risque en effet davantage de ne pas prendre suffisamment le temps de réfléchir pour savoir s’il peut se le permettre“, commente le prestataire.

Une autre raison pour laquelle les solutions de report de paiement, souvent gratuites, aggravent l’endettement des ménages est la tendance à perdre de vue ses obligations financières lorsque l’on recourt à cette forme de crédit. C’est donc au consommateur de noter combien il a dépensé exactement et d’évaluer quelles sont ses capacités financières. Ces solutions peuvent, en outre, engendrer des suppléments indésirables de frais administratifs en cas de retard de remboursement.

Les Millenials les plus friands

“Ce sont principalement les utilisateurs âgés de 20-30 ans et de 30-40 ans, friands de cette formule, qui courent le plus de risques d’en pâtir. Non seulement ils y recourent de plus en plus souvent, mais ils n’ont généralement aucune idée des taux élevés appliqués aujourd’hui qui sont parfois dissimulés en petites lettres dans les conditions d’utilisation”, explique Guy Colpaert, Managing Director d’Intrum Benelux.

Les retards de paiement ont non seulement des répercussions négatives pour les consommateurs, mais aussi pour l’e-commerce. L’image du webshop peut en effet en pâtir si l’impact financier du processus de recouvrement augmente à cause des frais facturés à ses clients. Il est par conséquent important d’instaurer un processus de recouvrement adéquat et favorable au consommateur, ceci afin d’éviter de ternir sa réputation à cause de (commentaires de) clients insatisfaits et pour maintenir de bonnes relations avec ses clients.

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