Dieter Vranckx, CEO de Brussels Airlines: “Nous voulons sauver 75% des emplois”

Dieter Vranckx, CEO de Brussels Airlines © isopix

Après British Airways ou Ryanair, c’est au tour de Brussels Airlines d’annoncer la couleur sur la cure d’amaigrissement que la compagnie va subir. Elle annonce une réduction de 25% de ses effectifs, soit plus de 1000 personnes, sur un total de 4.200 salariés (3.750 équivalents temps plein). Si possible par départs volontaires. Et une baisse de la flotte de 30%.

Une annonce trop hâtive ?

Le CEO de Brussels Airlines, Dieter Vranckx, n’a pas attendu qu’aboutissent les négociations avec l’état belge (la SFPI en fait) pour un crédit de 290 millions d’euros, en cours depuis près de deux mois, pour assurer une survie à court terme. “Il nous paraissait important d’informer les employés et le conseil d’entreprise” a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse en téléconférence. Il s’agissait de mettre fin à un silence qui créait du stress au sein du personnel, en majorité en chômage temporaire.

Il cherche à présenter le plan avec une perspective “positive” dans un contexte incertain : “Nous voulons sauver 75% des emplois.” Et assure que l’actionnaire, Lufthansa Group, soutient le plan de la compagnie et tient au hub de Bruxelles. Les syndicats semblent toutefois perturbés par cette annonce, qui intervient sans indication sur le soutien que la compagnie belge pourrait bénéficier auprès de l’Etat belge ni de celui de l’actionnaire Lufthansa.

Tout le monde attend tout le monde

En fait tout le monde attend tout le monde. Le gouvernement belge ne conclut pas ses négociations avec Lufthansa et Brussels Airlines, pour un financement de cette dernière, avant que le groupe allemand ait lui-même sécurisé un accord de soutien financier de 9 milliards d’euros avec le gouvernement d’Angela Merkel.

Pas de retour à la “normale” avant 2023

La réduction de la taille s’explique par un marché qui devrait, selon Brussels Airlines, rester durablement en retrait. Son CEO ne prévoit pas de retour à la situation d’avant le coronavirus avant 2023, avec une demande qui pourrait se situer à 50% “d’ici la fin de l’année”, et à 65% ou 70% en 2021.

Si la restructuration peut paraître drastique, Dieter Vranckx avance que Brussels Airlines était entré dans la crise en position de faiblesse. Avec la faillite d’un important client, Thomas Cook, et une profitabilité problématique. “En 2019, nous avons perdu 40,6 millions d’euros” a-t-il précisé. Un plan avait été lancé fin 2019 pour réduire les coûts et arriver à une rentabilité opérationnelle de 8% d’ici 3 ans, appelé Reboot. Il prévoyait déjà des départs volontaires, concentrés sur le quartier général, sans spécification de nombre.

Un plan appelé Reboot Plus

Le nouveau plan, qui remplace le précédent, est appelé Reboot Plus. Les pertes d’effectifs toucheront un nombre plus large de services, notamment dans les pilotes et le personnel naviguant.

La compagnie envisage de réduire sa flotte de 9 moyens courriers Airbus A320 et 2 des 10 longs courrier Airbus A330. Le CEO promet de sortir en priorité les avions les plus anciens et les plus polluants. “Nous voulons redevenir profitable pour pouvoir participer au marché quand il repartira en croissance” conclut Dieter Vranckx.

D’autre compagnies ont annoncé ou indiqué qu’elles réduiraient leur effectif, comme British Airways (-30%, 12.000 personnes), Icelandair (-42%, 2000 personnes), Ryanair (-15%, 3.000 personnes). Le CEO du groupe Lufthansa, Carsten Spohr, avait déjà évoqué dès avril une réduction globale de 10.000 personnes (-7,4%).

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