DHL Express inaugure son nouveau hub bruxellois, 200 emplois à la clé

DHL © Reuters

DHL Express a officiellement inauguré jeudi son nouveau hub bruxellois à Brucargo, le site de Brussels Airport consacré au fret. L’effectif de l’entreprise y passe à 1.200 postes de travail.

Grace à cette plateforme de haute technologie, l’entreprise de logistique, numéro un mondiale de son secteur, quadruple sa capacité à Zaventem, la portant à 42.000 colis par heure. Le tout pour un investissement de plus de 140 millions d’euros. Et les prévisions de la société de 200 emplois supplémentaires à l’horizon 2020 ont déjà été atteintes durant ce début d’année, portant désormais l’effectif à 1.200 postes de travail sur le site.

Lors de la construction de cette installation, DHL Express, filiale de la Deutsche Post, s’est attaché à répondre aux attentes spécifiques des clients de différents secteurs, notamment biotechnologique, pharmaceutique, technologique, automobile et e-commerce.

Le hub est équipé de deux systèmes de tri entièrement automatisés, l’un pour les petits colis, l’autre pour de plus grands volumes, là où les opérations se faisaient encore manuellement dans l’ancien bâtiment. Le temps maximum entre le chargement et le déchargement est réduit à 5 minutes.

Ce nouvel outil, qui est déjà en fonction depuis environ six mois, fait désormais partie des cinq plus grands hubs que compte l’entreprise à travers le monde. Il répond aux exigences de capacité des centres de distribution européens, sous-tend la croissance de l’e-commerce dans le pays et aidera les PME belges à exploiter pleinement leur gigantesque potentiel à l’exportation, soutient DHL Express. L’infrastructure servira aussi de plateforme de transition, près de 60% des colis atteignant leur destination finale en passant par Bruxelles.

“En termes de volume, ce hub est plus grand qu’il y a dix ans, quand Bruxelles était encore le hub européen de DHL Express”, a souligné Ken Allen, le CEO de l’entreprise. La société de logistique avait en effet déménagé en 2008 sa plateforme européenne à Leipzig pour ne plus faire de l’outil de Zaventem qu’un centre régional. Elle avait justifié cette décision par une volonté d’augmenter le nombre de vols de nuit depuis Brussels Airport, ce qui ne s’était pas révélé possible. Près de 1.000 emplois avaient été perdus.

“C’était un coup dur”, se souvient le syndicaliste chrétien Paul Buekenhout (ACV-Transcom). “Nous avons craint pendant longtemps que DHL Express n’investirait plus à Bruxelles. Mais, comme l’entreprise a connu une telle croissance, l’idée d’un hub unique en Europe (Leipzig en l’occurence) a été abandonnée et plusieurs autres ont été construits”, explique-t-il.

Depuis lors, le centre régional belge, qui avait vu le jour en 1985, a bien grandi, au point de devenir trop exigu pour les activités de l’entreprise. L’ancien bâtiment, qui se trouve non loin du terminal passagers de Brussels Airport, ne pouvant être agrandi, DHL Express avait donc annoncé un investissement de 114 millions d’euros en 2014 pour la construction d’un nouveau centre de tri et de bureaux sur le site de Brucargo.

Chaque jour, 42 vols au départ ou vers Bruxelles y sont opérés et de 300 à 350 camions de fret y passent. L’effectif y a en outre connu une croissance de 12% ces cinq dernières années, se félicite Danny Van Himste, directeur de DHL Express Belux.

L’entreprise ambitionnait d’y créer 200 emplois supplémentaires à l’horizon 2020 mais ce chiffre a déjà été atteint fin 2017, avec près de trois ans d’avance sur les projets initiaux. DHL Express emploie 1.200 personnes à Zaventem et 5.000 collaborateurs au total à travers le pays.

Pour étendre ses activités en Belgique, l’entreprise n’aurait-elle pas été tentée d’aller voir plutôt les aéroports régionaux? “Il y a un aspect essentiel dans ce hub, c’est le personnel. Nous ne voulions pas perdre leur expérience”, a justifié Koen Gouweloose, vice-président du site bruxellois de DHL. D’après lui, la capitale belge donne accès au marché européen et permet une connectivité importante avec de grandes villes comme Paris, Amsterdam ou Londres.

Pour le grand patron de DHL, l’histoire s’est donc finalement avérée être un succès partout. “Il est bien d’avoir de la stabilité dans les hubs. Nous avons un système parmi les meilleurs au monde aujourd’hui”, a ainsi soutenu Ken Allen. “Ce qui nous différencie de la concurrence, c’est que nous sommes l’entreprise la plus internationale au monde dans notre secteur”, a-t-il détaillé.

Cela dans un contexte de développement exponentiel de l’e-commerce à travers le monde mais aussi en Belgique. “Notre pays se rattrape en la matière par rapport à ses voisins”, a analysé Koen Gouweloose.

Plus globalement, l’achat de produits et de services sur Internet représente aujourd’hui 20 à 25% du volume transporté par DHL, alors qu’il n’était encore que de 5% il y a cinq ans, a illustré Ken Allen. “C’est un segment qui grandit très très rapidement, entre le B2B et le B2C. Il continuera certainement son boom dans les cinq années à venir”, a-t-il prédit.

Moderniser la flotte avec des avions moins bruyants

Le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR) a par ailleurs invité DHL Express à investir dans des avions plus récents et moins bruyants. “Ce n’est pas seulement important d’avoir davantage d’activités. Nous plaidons aussi pour des avions plus modernes”, a-t-il ainsi confié lors de l’inauguration officielle du nouveau hub bruxellois.

Le ministre a suggéré à DHL d’investir dans une flotte d’appareils modernisée, alors que se trouvait justement sur le tarmac un Boeing 757 vieux de près de 30 ans.

Les nouveaux avions ont un impact moins lourd sur l’environnement, tant en termes de bruit qu’en émissions de CO2, a justifié François Bellot. Et il y a également des avantages pour l’entreprise, les coûts opérationnels étant moins importants, a-t-il ajouté.

Le ministre s’est malgré tout félicité des investissements importants consentis par DHL dans sa nouvelle plateforme, “qui placent la Belgique comme plaque tournante pour le fret”.

“Une première étape dans le réaménagement de Brucargo”

Enfin, le tout nouveau bâtiment de DHL Express cadre parfaitement dans les projets de l’aéroport de moderniser complètement sa zone consacrée au fret. “C’est un exemple d’infrastructure moderne et respectueuse de l’environnement”, a ainsi relevé Arnaud Feist, le CEO de Brussels Airport.

L’aéroport et DHL Express ont développé ensemble une position solide dans le secteur du cargo, où l’entreprise aux couleurs jaune et rouge a pris une part importante dans le développement des activités fret, s’est félicité le patron de Brussels Airport.

Le cargo booste en outre l’économie belge, alors que les gens attendent de plus en plus de recevoir leurs colis dans les 24h, a encore analysé Arnaud Feist.

La croissance du secteur de l’e-commerce laisse présager une croissance des activités pour DHL Express. Le CEO de Brussels Airport se veut rassurant quant à la problématique des vols de nuit. “Le cadre légal est aujourd’hui fixé à 16.000 mouvements nocturnes annuels. On peut opérer à l’intérieur de cette enveloppe. Ce n’est pas un problème. La situation actuelle est gérable”, affirme-t-il.

“En ouvrant ce nouvel hub, DHL est un de nos partenaires qui incarnent déjà la Vision stratégique 2040 que nous avons pour notre aéroport”, a par ailleurs ajouté Arnaud Feist.

Dans ses plans d’avenir et d’expansion, Brussels Airport veut réaménager la zone consacrée au fret et remplacer les anciens bâtiments par des infrastructures plus modernes et moins voraces en énergie. Cela afin d’améliorer l’efficacité et la coopération entre les différents acteurs de la chaîne logistique. Les plans concrets en la matière seront bientôt dévoilés. Il est question d’un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros.

L’ancien hub de DHL Express, situé à proximité du terminal passagers de Brussels Airport, a déjà été démantelé en grande partie depuis que les équipes de l’entreprise de logistique ont investi, il y a environ six mois, leur nouvelle plateforme. A terme, un nouveau bâtiment y verra le jour et intégrera l'”Airport Business District”. Il pourrait être remplacé par des bureaux ou par un hôtel, selon Arnaud Feist.

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