Des files monstres devant les magasins Brantano en liquidation (VIDEO)

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Une liquidation a lieu ce samedi dans une soixantaine de magasins Brantano, a indiqué vendredi le curateur Geert Van Deyck. De longues files de clients se formaient déjà devant les portes de certains magasins.

Cette liquidation qui devrait durer quelques semaines est organisée par la maison de ventes aux enchères Moyersoen, qui a pris contact avec d’anciens travailleurs de Brantano pour savoir s’ils étaient prêts à revenir pour cette liquidation. Des travailleurs intérimaires seront affectés si nécessaire.

“Cette liquidation débutera samedi dans 61 ou 62 magasins. Le nombre de boutiques en question dépendra des effectifs disponibles”, explique M. Van Deyck.

Ce samedi matin, avant même l’ouvertue des portes, de longues files se formaient devant une soixantaine de magasins Brantano rapporte le quotidien flamand Het Nieuwsblad.

Les réductions vont jusqu’à de 75 %. Diverses photos et vidéos prises par des clients et des passants montrent comment les gens bravent les longues files dans l’espoir d’obtenir une paire de chaussures à un prix avantageux, c’est le cas , entre autres, à Wilrijk, Malines, Merksem et Dilbeek, il y a de longs embouteillages.

Les images diffusées montrent également qu’il reste difficile de garder une distance d’un mètre et demi. Certaines personnes se sont déplacées avec toute la famille, ce qui n’est autorisé qu’à partir de ce lundi 24 août.

Moins de 50% des magasins Brantano pourraient être repris

Selon des informations du Standaard, le groupe allemand Deichmann, actif en Belgique via Van Haren et Snipes, ne reprendrait qu’une quarantaine de magasins , là où son CEO Kerin Bons, déclarait auparavant reprendre les quelque 100 sites. Depuis, l’Allemand se refuse à toute précision. Le site brantano.be est lui désormais

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“Des magasins submergés étaient à prévoir, mais on ne nous a pas écoutés” (syndicat)

Les curateurs n’ont mené aucune consultation pour organiser l’action de manière sûre, pointent les syndicats. “Si le personnel est débordé, il ne faut pas hésiter à fermer temporairement le magasin”, déclare Sven De Scheemaeker, du syndicat chrétien ACV Puls/CNE.

En plus des curateurs, le syndicaliste pointe la maison de ventes aux enchères Moyersoen, qui a organisé la liquidation et pris contact avec d’anciens travailleurs de Brantano pour savoir s’ils étaient prêts à revenir pour la liquidation. Ce manque de consultation, “qui touche aussi les négociations de rachat en cours”, pousse les syndicats à entamer une action devant le tribunal de l’entreprise.

“Nous voulons consulter les juges-commissaires qui devront approuver la reprise avant qu’une décision ne soit prise”, affirme Sven De Scheemaeker. “Cette intervention sera accompagnée d’une lettre ouverte du personnel, qui exprimera aussi son mécontentement.” “Nous avons échangé quelques mails au sujet de la liquidation vendredi, mais c’était beaucoup trop tard”, signale-t-il.

“Cela aurait dû se faire plus tôt. Nous aurions pu prévenir qu’une liquidation, surtout avec des remises de 75%, réveille des instincts de prédation chez les consommateurs. Il faut d’autant plus en tenir compte pendant cette période de coronavirus.

Pour le syndicaliste, ce nouvel épisode est “une cerise aigre sur un gâteau insipide”. La rémunération du personnel pour la liquidation suscite encore plus d’inquiétude. “Le salaire sera versé par un fonds de l’Onem”, souligne M. De Scheemaeker. “Les travailleurs seront rémunérés comme intérimaires pour cette vente.” Le syndicaliste plaide pour que soit examiné de plus près le projet de reprise de la chaîne Ziengs Retail (ZiRe), entreprise active aux Pays-Bas et maison-mère des magasins de chaussures Ziengs Schoenen et Scapinodes.

La société a pourtant annoncé en début de semaine ne plus être candidate au rachat de la chaîne belge. ACV Puls espère malgré tout un revirement. “Les curateurs ont fait une bourde. Pour des raisons inconnues, la proposition n’a jamais été correctement examinée alors qu’elle aurait été bien meilleure pour l’emploi”, dénonce-t-il.

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