Des balles de tennis qui durent trois fois plus longtemps

Gregory Merguerian, Antoine Wouters et Maxime Sohet © pg

Selon son niveau, un joueur de tennis ou de padel jette quatre balles après un à huit matchs. En cause : la perte de pression. Pour multiplier au moins par trois la durée de ces dernières et rendre le tennis plus écoresponsable, Bounce propose aux amateurs, et bientôt aux clubs, un innovant repressuriseur.

Les chiffres feraient presque froid dans le dos. Quelque 350 millions de balles de tennis et de padel sont vendues chaque année dans le monde (3 millions en Belgique) et 0,5% seulement sont recyclées. Or, 2.500 ans sont nécessaires pour qu’une balle soit biodégradée. Résultat : le tennis est le quatrième sport le plus polluant de la planète. De quoi ne plus regarder son tube de balles de la même manière.

Ce constat, Antoine Wouters et Gregory Merguerian l’ont dressé fin 2018 après un énième match à l’issue duquel ils devaient, encore (!), aller racheter des balles. “On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose, confirme Antoine. On a testé toutes les solutions de repressurisation existantes sur le marché dans le but de développer la nôtre. Pour le grand public mais aussi pour les clubs et écoles de tennis dont le budget balles représente le troisième poste de coûts et pour lesquels aucun système à grande échelle n’existe vraiment.”

2.500 ans : le temps nécessaire pour qu’une balle de tennis soit biodégradée.

Afin de tester le marché, le duo crée alors une société, Bounce, rejointe entre-temps par Maxime Sohet, et décide d’acheter une licence d’exclusivité pour la Belgique d’un repressuriseur français, un tube hermétique dans lequel on glisse quatre balles auxquelles on redonne un coup de pression grâce à un système de pompe à air. “Nous en avons vendu un peu moins de 1.000 en quelques mois, précise Gregory. Ça confirme notre sentiment qu’il existe une demande. Et cela nous donne un peu de temps pour peaufiner notre propre solution B-to-C et surtout notre prototype pour le segment B-to-B que l’on espère industrialiser en 2021 et qui assoira notre crédibilité auprès du grand public.”

Dans le giron de Decathlon ?

Pour l’instant, le prototype ressemble à deux cuiseurs à riz posés sur une table et raccordés à une multitude de fils. “Mais il est fonctionnel, rit Antoine. Grâce à lui, ce sont plusieurs dizaines de balles qui peuvent être repressurisées en même temps. Nous y avons aussi intégré un système de déshumidification, un autre fléau pour la durée de vie des balles, et un régulateur de température. Mieux encore, notre produit sera modulable selon les besoins des clubs et il fonctionne en tournant un simple bouton. Une école de tennis du Brabant wallon le teste en ce moment.” Avant d’apporter les derniers réglages et qu’un designer industriel lui donne le look qu’il mérite…

Preuve du potentiel de Bounce, elle a développé un partenariat avec l’AFT (Association francophone de tennis) et vient d‘intégrer Jump, le réseau de soutien aux start-up de Decathlon. “On espère y parfaire notre projet pour démarcher des investisseurs publics et privés et ainsi envisager la phase de commercialisation en 2022. Et qui sait ? être distribué chez l’équipementier”, conclut le trio qui entrevoit un chiffre d’affaires de 500.000 euros en 2023. Jeu, set et (presque) match !

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