Démantèlement du site du Haut-Fourneau B d’Ougrée
Le chantier de démantèlement du site du Haut-Fourneau B d’Ougrée (Seraing), en région liégeoise, va durer quatre ans. Depuis 2019, le HFB est définitivement arrêté.
Quelque 300 structures seront affalées pour ensuite être débitées en vue de l’évacuation, a expliqué vendredi Nicolas Bughin, chargé de communication pour le groupe Wanty, chargé du démantèlement, à l’occasion du lancement du chantier en présence du ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus. Ce site, qui s’étend sur 35 hectares, est occupé par l’industrie sidérurgique depuis 1837. Le Haut-Fourneau B y a été mis en service en 1962. Mis à l’arrêt en 2009, il a été relancé en 2010 pour ensuite être mis sous cocon en 2011. Depuis 2019, le HFB est définitivement arrêté.
Le chantier de démantèlement du site du HFB est mené par la Société de Démantèlement d’Ougrée (SDO-groupe Wanty) pour le compte d’ArcelorMittal. Les opérations à réaliser portent sur la déconstruction des structures hors sol. Cette première phase du processus de reconversion industrielle va être réalisée sur la base du permis accordé en juillet 2021. Elle devrait s’achever en 2026. La seconde phase consistera par la suite à assainir les sols et sous-sols et à dépolluer le site.
Des zones nécessitant des opérations de désamiantage et/ou de curage ont été inventoriées. Ces opérations doivent être réalisées avant déconstruction. Pour les infrastructures métalliques, il est prévu de découper la base au chalumeau pour ensuite les faire tomber au sol en les tirant avec un engin de chantier. Quant aux structures en briques et béton, elles seront démontées à la pince hydraulique. Il n’est pas prévu, à ce stade, d’avoir recours à des explosifs.
Une première structure a été affalée ce vendredi. Dans l’ensemble, quelque 300 affalements sont prévus. Les structures seront débitées pour ensuite procéder à l’évacuation, essentiellement par barge. La SDO précise qu’il y aura néanmoins un transport par camion mais cela devrait être limité à environ dix par jour. “On estime à environ 20.000 tonnes la quantité de ferrailles à évacuer. Ce qui constitue 90% des matériaux à sortir du site. Le tout sera évacué pour revalorisation. Le taux de recyclage est d’environ 98%”, souligne Nicolas Bughin.
Plusieurs éléments seront conservés, dans un souci de devoir de mémoire et sauvegarde du patrimoine, à savoir le bâtiment des chaudières; la structure au-dessus du pont; le Haut-Fourneau (cowpers, cheminée, tour carrée et plancher de coulée) sachant qu’il est le dernier en région liégeoise et les silos à minerais. La SDO ajoute que des mesures sont prises pour réduire les nuisances, notamment l’émission de poussières en optant pour des conditions météorologiques propices et en procédant à des arrosages.
Le ministre Borsus s’est réjoui du lancement de ce chantier sur le site du HFB d’Ougrée qui, après démantèlement et assainissement, est appelé à accueillir de nouvelles activités. “Sur la région liégeoise, les sites sidérurgiques représentent 282 hectares, dont environ 180 hectares à Chertal. Ces espaces ont fait l’objet d’une analyse et d’un Master plan pour fixer les lignes du futur. La réhabilitation de sites industriels pour y créer de l’activité nouvelle permet aussi d’éviter d’user des espaces non urbanisés, comme des zones agricoles”, a-t-il relevé. Il a, par ailleurs, indiqué que les négociations sont en cours avec ArcelorMittal en vue de l’assainissement des sols et sous-sols ainsi que pour le transfert de la propriété vers les pouvoirs publics.