Décliner l’innovation, jusque dans la plus petite PME

Labo de mesure de densité du sirris © SIRRIS

Les centres de recherche sectoriels lancent la plateforme Innovaders. Objectif : booster l’innovation dans les entreprises belges.

Le canapé entièrement recyclable, le béton antiradiations, l’usinage de haute-précision de la céramique… ces innovations, parfois des premières mondiales, des entreprises belges les ont développées avec le soutien des centres de recherche sectoriels. Ceux-ci se cachent sous des dénominations un peu barbares (Centexbel, CSTC etc) et demeurent peu connus du grand public. “Près de 1.000 experts travaillent dans nos centres de recherche, c’est une force de frappe importante pour l’innovation dans nos entreprises, déclare Olivier Vandooren, directeur général du Centre scientifique et technique de la construction. Nous devons mieux mettre en lumière cette valeur ajoutée que nous pouvons apporter au tissu économique.”

A cette fin, les dix centres de recherche sectoriels (1) se regroupent désormais au sein de la plateforme Innovaders. Celle-ci va non seulement rappeler à toutes les PME que, quelle que soit leur taille, elles peuvent se lancer dans un parcours d’innovation mais aussi que ces parcours peuvent croiser plusieurs entreprises ou plusieurs secteurs. Les responsables de ces centres de recherche sont en effet convaincus que l’hybridation et la collaboration décupleront le potentiel d’innovation des entreprises. Ils invitent les PME à en prendre pleinement conscience en s’inscrivant pour une Discovery Date avec un ou plusieurs centres de recherche. “Quand une crise économique énorme s’ajoute aux enjeux digitaux et environnementaux que nous connaissons, la seule manière de s’en sortir, c’est l’entraide, insiste Herman Derache, directeur général de Sirris, le centre de recherche de l’industrie technologique. Nos centres ont été créés sur cette base collective, c’est le moment de les utiliser au maximum.”

Les plus petites entreprises découvrent encore trop souvent le potentiel des centres de recherche lorsqu’elles sont dans l’embarras et qu’elles les appellent à l’aide. “Nous disposons d’une trentaine d’ingénieurs, qui sont régulièrement appelés sur le terrain pour des problèmes d’humidité, de fissure ou autre, explique Olivier Vandooren. En cherchant la solution nous amenons l’entreprise sur le chemin de l’innovation. Cette démarche pourrait être anticipée.”

La spécificité de ces centres de recherche est d’être financés directement par les entreprises. Celles-ci sont représentées dans toutes les instances de direction et veillent donc à l’adéquation optimale entre les besoins de l’industrie et les orientations prioritaires des recherches. “En cela, nous sommes parfaitement complémentaires de la recherche fondamentale et du travail des universités, poursuit le directeur général du CSTC. Nous contribuons à l’implémentation des innovations sur le terrain. En misant sur la collaboration, en jouant les traits d’union entre les mondes de la recherche et de l’industrie, nous pouvons jouer un rôle de catalyseur en faveur de l’innovation dans nos entreprises.”

Innovaders vise aussi les autorités publiques, dont les centres de recherche attendent une plus grande reconnaissance. “Quand ils parlent innovation, ils pensent aux universités et ont tendance à nous oublier, regrette Herman Derache. Nous pouvons pourtant apporter beaucoup pour implémenter l’esprit de recherche et d’innovation dans toutes nos entreprises, jusqu’aux plus petites.”

(1) Les 10 centres de recherche sectoriels sont : l’IBS (techniques de soudure), Centexbel (industrie textile et plasturgique), le BCRC (céramique), le CRIC-OCCN (ciment, applications cimentaires matériaux et béton), le CRM (métallurgie), WOOD.BE (industrie du bois et de l’ameublement), le CSTC (secteur de la construction), Sirris (industrie technologique), le CRR (construction routière) et Volta (électrotechnique).

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