Décès de Cho Yang-ho, patron de Korean Air, en procès pour corruption

Cho Yang-ho, patron controversé de Korean Air, (ici en juin 2018) © Reuters

Le patron controversé de Korean Air, dont la famille a été mêlée à de multiples scandales, dont celui des “noix de macadamia”, est décédé dimanche à 70 ans, a annoncé lundi la compagnie sud-coréenne, dont l’action a bondi dans la matinée.

Cho Yang-ho, 70 ans, était en procès pour corruption et son décès intervient deux semaines après qu’il a été évincé du conseil d’administration de Korean Air par les actionnaires qui avaient refusé fin mars de renouveler son mandat.

L’entreprise a indiqué que M. Cho était “mort paisiblement” dans un hôpital de Los Angeles, sans dévoiler les causes de ce décès. Il était le président du groupe Hanjin et contrôlait environ 30% de Korean Air, par l’intermédiaire de sa maison mère, Hanjin KAL.

Quand il avait été évincé du conseil d’administration, Korean Air avait admis que ce vote avait “légèrement affaibli” la position de M. Cho à la tête du transporteur aérien, tout en soulignant qu’il avait toujours le contrôle de l’entreprise.

Lundi, la progression de Hanjin KAL en Bourse a atteint jusqu’à 24%. Korean Air Lines a ouvert sur une hausse de plus de 6%, et les autres filiales étaient également dans le vert. “Ce décès semble avoir balayé les risques associés au patron, comme ils étaient appelés, qui ont plombé les sociétés du groupe Hanjin”, a déclaré un analyste à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. “Les valeurs du groupe ont été touchées par une série de polémiques et de manquements ayant impliqué les membres de la famille propriétaire”.

C’est cependant sous la présidence de Cho Yang-ho que Korean Air est devenue l’une des plus grandes compagnies au monde, desservant 124 villes dans 44 pays. Il dirigea également le comité organisateur des jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang de 2018 jusqu’à sa démission deux ans avant la compétition.

Les chaebols sud-coréens, ces vastes conglomérats familiaux ultra-riches qui dominent l’économie sud-coréenne, la 11e mondiale, sont souvent sujets à controverse. Mais la famille Cho a défrayé la chronique plus que d’autres.

Déjà condamné à une peine d’emprisonnement avec sursis pour évasion fiscale en 2000, M. Cho était jugé pour avoir détourné plus de 20 milliards de wons (15,6 millions d’euros) et attribué illégalement des contrats à des sociétés contrôlées par des membres de sa famille.

Son épouse Lee Myung-hee a été entendue par la police pour des violences supposées contre des employés, dont des hurlements, imprécations, gifles et coups de pied. Mais ce sont surtout ses deux filles qui se sont illustrées pour des comportements irascibles ou capricieux.

En 2014, l’aînée, Cho Hyun-Ah, avait forcé deux membres d’équipage à se mettre à genoux pour demander pardon après s’être vu servir des noix de macadamia dans leur sachet et non dans un bol. Elle avait aussi exigé le débarquement du chef de cabine. Elle avait dû purger une courte peine de prison dans cette affaire.

Sa cadette Cho Hyun-min a été accusée il y a quelques mois d’avoir jeté une boisson au visage du gérant d’une agence publicitaire lors d’une réunion.

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