CrazyGames, les rois belges du jeu en ligne
Une plateforme de jeux en ligne lancée par un jeune Louvaniste cartonne à l’étranger : en seulement quatre ans, elle est devenue une référence et enregistre plus de 10 millions de visiteurs.
“CrazyGames est le quatrième site internet le plus bloqué dans les écoles des Etats-Unis, juste derrière Facebook mais devant Netflix ou Twitter, lance Raf Mertens. Il est interdit, notamment, pour ne pas distraire les élèves. ” Ce genre de situation devrait a priori crisper plus d’un créateur de site internet, mais pour cette plateforme de petits jeux gratuits, c’est plutôt le signe que le site cartonne. Les chiffres le prouvent : lancé il y a quatre ans, le site accueille chaque mois plus de 10 millions de visiteurs uniques, permettant au site d’être dans le top 10 mondial des plateformes les plus utilisées par les gamers.
Entièrement gratuit, CrazyGames se finance uniquement via la publicité. ” Beaucoup considèrent que cette source de financement est risquée, mais nous avons l’avantage de pouvoir profiter d’une masse d’utilisateurs très importante, analyse Raf Mertens. Google, par exemple, se finance à 95% via la publicité. ”
7.000 jeux
La plateforme propose plus de 7.000 jeux différents, créés par des centaines de développeurs que rémunère le site en fonction de leur succès. ” Nous en ajoutons deux ou trois par jour et retirons également régulièrement ceux qui sont moins populaires “, précise le responsable. Les styles sont très variés, du jeu de guerre au puzzle, en passant par les jeux beauté. ” La moitié des joueurs sont des ados. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, les vacances sont une mauvaise période pour nous. Les jeunes jouent beaucoup durant la journée, d’où les nombreux blocages par les écoles. Mais nous avons aussi des utilisateurs de tous les âges. Mon grand-père joue beaucoup aux jeux de cartes “, sourit le patron de la plateforme.
Diplômé en informatique, il a lancé son site il y a quatre ans, d’abord comme hobby avec son frère. Aujourd’hui, ils sont désormais quatre dans la start-up, soutenue par l’incubateur Start It KBC. ” On souhaite évoluer à notre rythme. Nous n’avons jamais réalisé de levée de fonds et on ne désire pas en faire. Notre progression est régulière. Je préfère grandir moins rapidement mais de façon stable plutôt que lever 1 million d’euros, engager 10 travailleurs et devoir rechercher à nouveau des investisseurs un an plus tard “, commente le responsable, qui a besoin de trois personnes pour compléter son équipe.
Dans cinq langues, mais pas encore en français
Principalement développé aux Etats-Unis, CrazyGames souhaite désormais s’attaquer à d’autres marchés. ” Nous avons bien démarré là-bas, tout simplement parce que le site avait d’abord été créé en anglais, explique Raf Mertens. Nous avons désormais une marge de croissance relativement simple à acquérir en traduisant le site dans d’autres langues, ce qui nous permettra d’être plus visibles sur les moteurs de recherche. Nous avons actuellement cinq langues disponibles (anglais, néerlandais, espagnol, italien et indonésien, Ndlr) et nous ne sommes même pas encore en français sur le site ! ” D’autres pistes de croissance sont également envisageables : ” Le développement sur mobile est également un projet important. Les revenus de la publicité sont moindres pour le moment mais ça va forcément évoluer “, glisse encore le responsable. L’année dernière, CrazyGames a réalisé un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros et est déjà assuré de faire le double cette année.
Par Arnaud Martin.
1.981e place
CrazyGames fait partie des 2.000 sites, tous secteurs confondus, les plus visités aux Etats-Unis.
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