Covid, inflation, guerre en Ukraine: les agriculteurs wallons font grise mine
Déjà fragilisé par le covid, le secteur agricole wallon se voit maintenant, selon la banque CBC, bousculé par la crise ukrainienne et la hausse des prix.
Pour huit agriculteurs sur 10, la hausse des prix actuelle, accentuée par la crise ukrainienne, a un impact sur leur activité. Et pour pas moins de 40% d’entre eux, cette nouvelle crise remet carrément en question la viabilité de leur exploitation. C’est du moins ce qui ressort d’une récente enquête réalisée par la banque CBC auprès de 300 fermiers en Wallonie, intitulée Le monde agricole et ses enjeux, et dont les résultats ont été présentés à la veille de la Foire agricole de Libramont. Selon Bernard Keppenne, le monde agricole est clairement partagé entre optimisme et désillusion. “D’une part, commente l’économiste en chef de CBC, les agriculteurs se sentent prêts face au défi climatique mais d’autre part, ils ont subi de plein fouet deux crises successives qui provoquent une certaine désillusion, notamment face aux changements de comportement des consommateurs qui ne se sont pas inscrits dans la durée. Par ailleurs, le secteur agricole est clairement un des secteurs les plus impactés par la hausse des prix. Dans ce contexte, les agriculteurs wallons vont devoir se réinventer pour s’en sortir afin de ne pas subir la situation critique dans laquelle se trouve déjà le secteur.”
Nouvelles technologies
S’agissant de se réinventer, seulement 8% des agriculteurs wallons ont modifié leur modèle de production suite au covid. Normal, changer de modèle n’est pas simple pour un fermier. “On ne passe pas d’éleveur à céréalier du jour au lendemain”, explique Bernard Keppenne. Par contre, ajoute-t-il, “l’étude montre que pour ceux qui ont investi durant la crise du covid, ces investissements se sont avérés rentables.” Malgré les difficultés, l’optimisme reste donc de mise. D’ailleurs, pour 43% des répondants qui utilisent des outils numériques (pour les opérations bancaires, des pluviomètres connectés, etc.), les nouvelles technologies devraient avoir un impact positif sur leur exploitation en termes de durabilité (diminution de la dépendance énergétique, etc.). Et plus de huit agriculteurs wallons sur 10 qui ont répondu à l’enquête pensent que leur exploitation est capable de s’adapter aux défis énergétiques, climatiques et environnementaux actuels et à venir. Il y a donc une vraie préoccupation par rapport à ces enjeux. “Ce qui est plutôt positif”, conclut Bernard Keppenne.
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