Contribution européenne: Engie évoque un impact de plus d’1,2 milliard d’euros en 2023
Le groupe Engie a estimé mardi que le montant de la nouvelle contribution européenne de solidarité sur les profits des groupes énergétiques aurait un impact de 1,2 à 1,5 milliard d’euros sur son résultat opérationnel en 2023, selon un communiqué.
Engie indique également qu’il “se réserve la possibilité de contester les taxes qui, selon son avis, ne respecteraient pas le cadre légal existant et introduiraient une discrimination injustifiée entre opérateurs ou technologies, notamment en Belgique et en Italie”.
Le cours en Bourse d’Engie a chuté de près de 5% peu après l’ouverture mardi à Paris. Le groupe rappelle qu’en octobre, le conseil de l’Union européenne a adopté “un règlement relatif à une intervention d’urgence visant à remédier à la hausse des prix de l’énergie”, via l’application d’un “plafonnement des recettes issues de la production d’électricité au moyen de technologies” dites “inframarginales”.
Ces mesures doivent être mises en oeuvre dans tous les États membres du 1er décembre 2022 au 30 juin 2023. Le règlement doit être “potentiellement prolongé”. Il précise que des procédures de transcription sont en cours dans chaque pays, avec des “ajustements conséquents par rapport au mécanisme de l’UE, notamment en termes de durée, de champ d’application, de montant du plafond et de mode de calcul des recettes”.
“Les principaux impacts pour Engie devraient se produire en Belgique, en France et en Italie, en plus de la contribution extraordinaire déjà existante promulguée avant l’adoption du règlement de l’UE”, indique le communiqué.
En Belgique, le plafonnement des recettes issues de la production d’électricité au moyen de technologies inframarginales est mis en oeuvre de manière rétroactive, du 1er août 2022 au 30 juin 2023, à un niveau variant selon la technologie de production de l’électricité. Une éventuelle prolongation de cette période sera analysée en avril prochain, explique Engie.
Impact sur le résultat opérationnel
La production nucléaire du groupe en Belgique, compte-tenu de la fermeture de Doel 3 en septembre 2022 et de Tihange 2 en février 2023, devrait être de 35 TWh cette année et de 24 TWh en 2023 (en supposant un taux de disponibilité de 85%).
Alors que les Parlements en Belgique et en France – les deux pays européens où Engie produit le plus d’électricité – ont désormais adopté ces mesures dans leur droit interne, le groupe estime que ces mesures auront un impact sur son résultat opérationnel (Ebit) “compris entre 0,7 et 0,9 milliard d’euros en 2022 et entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros en 2023, la majeure partie de l’augmentation annuelle étant liée aux activités nucléaires en France et en Belgique”. “L’impact sur le résultat net récurrent part du groupe est estimé entre 0,8 et 1 milliard d’euros en 2022 et 1,1 et 1,4 milliard d’euros en 2023”, ajoute-t-il.