Comment les trublions Michel et Augustin ont réussi à rentrer chez Starbucks

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Au lieu de tenter d’exporter, essayez plutôt de vous faire importer. Comment ? Via les réseaux sociaux ! Et si vous avez des doutes, découvrez l’histoire des biscuits de la PME Michel et Augustin.

Pour le 1er jour de ce mois de septembre, je ne résiste pas à l’envie de vous raconter une belle histoire d’une PME européenne qui a réussi à s’introduire aux Etats-Unis dans les fameux cafés Starbucks. Tout cela s’est fait en quelques jours durant l’été, avec les moyens de bord d’une PME et l’aide malicieuse de deux commerciaux géniaux Charlotte et Hassan. Il s’agit de la marque française Michel et Augustin, connue aussi en Belgique pour ses desserts et ses biscuits.

Les dirigeants de la boite qui porte leur prénom avaient envisagé de s’exporter aux Etats-Unis. Mais suite à une commande test pour Starbucks, les calculs de livraison ont vite fait de démontrer à Michel et Augustin, que tant qu’à faire, autant livrer les colis en mains propres au patron des Starbucks cafés. C’est là que le délire commence, les deux commerciaux, Charlotte face caméra et Hassan derrière la caméra créent un compte Twitter et racontent leur périple jour par jour aux fans des biscuits Michel et Augustin. Ils finissent par arriver au quartier général de Starbucks où ils se voient refuser l’accès au PDG de Starbucks. Rebondissement, son épouse ayant entendu parler de ce phénomène sur les réseaux sociaux, insiste pour que son mari les rencontre, ce qui débouchera sur un contrat très rapidement.

Le journal La Tribune a raison de dire que Michel et Augustin pourraient écrire un livre de recettes, non pas de biscuits, mais de communication digitale, car grâce à leur maîtrise de celle-ci, ils font en effet entrer leurs biscuits dans les cafés Starbucks avec fracas. Depuis le 22 juin, les clients new-yorkais de ces derniers peuvent ainsi acheter des produits de la marque française dans vingt-cinq cafés de Manhattan. J’adore cette histoire, car elle est positive, et au milieu d’une actualité souvent négative, celle-ci démontre qu’avec de la volonté, on peut y arriver.

Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, il ne faut sans doute plus s’exporter, mais se faire importer.

L’autre leçon très importante à en tirer, y compris pour des PME belges, c’est qu’aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, il ne faut sans doute plus s’exporter, mais se faire importer (1). S’implanter à l’étranger demande en effet une étude de marché approfondie, de réaliser des tests, etc. Une telle exportation coûte de l’argent et il n’y a aucune garantie de réussite à l’arrivée. En revanche, pour se faire remarquer sur le web, il faut d’abord être remarquable. Si tel est le cas pour vos produits ou vos services, des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook peuvent vous apporter beaucoup plus qu’une chambre de commerce à l’étranger ou n’importe quel organisme d’aide à l’exportation.

En résumé, l’entreprise Michel et Augustin a économisé énormément de frais de marketing, et peut en quelque sorte se “contenter” de livrer aujourd’hui ses produits aux différents “corners” pour les vendre aux clients des Starbucks de New York. Voilà comment une PME qui aspire atteindre un jour les 20 millions d’euros a réussi à séduire une multinationale américaine. Le rêve peut commencer.

  • Les Echos, mardi 4 août 2015, “N’exportez plus, faites-vous importer !”

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