Colruyt: aucune raison de craindre des pénuries

Alors que la guerre continue de faire rage en Ukraine, comment se passent les approvisionnements pour un groupe comme Colruyt, actif dans la distribution, mais aussi la production alimentaire (la boulangerie par exemple) et la production d’énergie verte.

Au niveau des magasins, “pour l’heure, le conflit n’a que peu voire pas d’impact sur nos chaînes d’approvisionnement“, dit l’entreprise que nous avons contactée. Elle rappelle que pendant la crise sanitaire, “il n’y a jamais eu de problèmes de stocks pendant le premier confinement, mais bien de flux tendus en raison des achats massifs dans nos magasins. Pour l’heure, nous ne constatons pas un tel phénomène. Nous ne prévoyons pas dans l’immédiat de problèmes de pénurie ou d’approvisionnement mais restons bien sûr vigilants.”

Boycott russe

Certes, Colruyt, avec d’autres (Delhaize notamment) a toutefois pris une décision plus politique concernant ses achats russes. “Nous avons mis un terme à nos commandes en Russie, tant que l’agression russe se poursuivra et en accord avec les sanctions économiques émanant de l’Union européenne. Cependant, il ne s’agit que d’un nombre extrêmement limité de produits (moins de 30 produits sur l’entièreté de l’assortiment) représentant une part du chiffre d’affaires marginale. L’impact est donc surtout symbolique”, précise le groupe de Hal.

Quant à l’activité boulangeries (Colruyt a racheté récemment la boulangerie industrielle Roelandt) elle ne semble pas très impactée par le conflit en Ukraine, même si Ukraine et Russie représentent 30% des exportations mondiales de blé : “Le conflit a un effet limité sur les prix de la farine mais pas sur l’offre. L’approvisionnement provient de la récolte de céréales de l’été dernier et nous nous fournissons principalement en France et en Allemagne. Nous n’achetons pas de céréales en Ukraine ou en Russie.”, précise Colruyt.

Pas d’augmentation irresponsable des prix

Mais pour un groupe dont le principe est d’offrir aux client le meilleur prix, la politique d’achat est évidemment une lutte continuelle. Est-ce que le métier de raisonnable des achats est devenu plus compliqué ? “Nos acheteurs disposent des ressources nécessaires pour suivre l’évolution de l’ensemble des paramètres et font leur possible pour limiter au maximum les hausses de prix tout en tenant compte de la conjoncture, répond-on chez Colruyt. La transformation digitale et l’accélération de la transmission des données mais aussi de l’information sont des outils précieux dans un contexte global.” Mais oui, reconnait le groupe, “ces négociations ont été et sont effectivement plus difficiles que les années précédentes, en raison de la conjoncture et parce que nous constatons de grandes différences entre les fournisseurs de produits similaires. Cela fait donc l’objet de discussions avec nos partenaires commerciaux.”

Colruyt souligne ne pas être “aveugle aux nombreuses augmentations de prix des transports, de l’énergie et de certaines matières premières et matériaux d’emballage. La crise en Ukraine vient jeter un peu plus d’incertitude. Bref, pour l’heure, on est face à un alignement des planètes peu avantageux. Mais nous avons des points de comparaison et sommes également, nous-mêmes, producteurs. Il est également important de préciser que dans certaines catégories de produits, il y a peu de raisons de justifier les augmentations de prix. Nous ne les acceptons donc pas. Il faudra voir également si dans une conjoncture plus favorable à venir, les fournisseurs reverront leurs tarifs à la baisse”, poursuit le distributeur.

Colruyt ajoute : “Dans l’intérêt du consommateur, nous veillons et veillerons à ce qu’il n’y ait pas d’augmentation irresponsable des prix sur le marché. Et notre enseigne poursuivra sa stratégie des meilleurs prix. C’est notre engagement envers le client. C’est pourquoi nous devons également nous assurer que nous avons nous-mêmes les meilleurs prix d’achat.”

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