Cinéma : le tax shelter cartonne

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Quelques jours avant le 64e Festival de Cannes, où les Belges sont encore dignement représentés, la société belge Scope Invest a annoncé une année exceptionnelle avec trois films ayant chacun dépassé le cap du million d’entrées.

Du 11 au 22 mai se tient la 64e édition du Festival de Cannes avec, une fois de plus, les frères Dardenne repris dans la sélection officielle pour Le Gamin au vélo, mais aussi Bouli Lanners qui présente son dernier film Les Géants en soirée de clôture de La Quinzaine des Réalisateurs.

Le point commun entre ces deux longs métrages made in Belgium ? Tous deux ont été financés grâce à Inver Invest, une société spécialisée dans le tax shelter, cet incitant fiscal adopté par le gouvernement belge en 2002 et dont l’objectif consiste à encourager la production cinématographique dans notre plat pays. Concrètement, ce système permet à une entreprise (non active dans le secteur de l’audiovisuel) d’investir de l’argent dans la production de films et d’obtenir en retour une exonération de ses bénéfices imposables à concurrence de 150 % des sommes effectivement versées.

Et ça marche ! Au lendemain de la clôture de son dernier exercice fiscal, la société belge Scope Invest – un des leaders du marché – annonce ainsi une année exceptionnelle avec pas moins de trois films qui ont dépassé chacun le cap symbolique du million d’entrées. Certes, les films en question ne sont pas réellement “belges”, mais tous les trois ont été majoritairement tournés sur notre territoire, favorisant de précieuses dépenses en Belgique et surtout de nouveaux emplois (à durée déterminée, certes).

Ainsi, Rien à déclarer du Français Dany Boon avec Benoît Poelvoorde (9 millions d’entrées dont 900.000 en Belgique) affiche par exemple 63 jours de tournage chez nous sur un total de 65 jours, tandis que Potiche de François Ozon (2,3 millions d’entrées) a été intégralement tourné dans notre pays, garantissant ainsi du travail à plus de 200 techniciens. Enfin, La Chance de ma vie de Nicolas Cuche (1 million d’entrées), avec Virginie Efira et François-Xavier Demaison, a vu sept de ses huit semaines de tournage se dérouler en Belgique.

Un vrai win-win

Pour ces trois films coproduits et financés par Scope Invest, plus de 9 millions d’euros ont été dépensés sur notre territoire, générant une activité économique qui entraîne forcément des retombées fiscales positives pour l’Etat fédéral. Ce qui compense, en définitive, l’avantage fiscal accordé aux entreprises ayant opté pour le système du tax shelter.

Quant aux gains apportés tant à la PME familiale qu’à la société du Bel 20, le mécanisme se révèle finalement rentable puisque “les rendements nets attendus sur ces trois films varieront entre 20 et 40 %, soit un pourcentage très au-delà du rendement garanti de 15,5 %”, affirme Fabrice Delville, managing director de Scope Invest.

Depuis son entrée en vigueur, le système du tax shelter a déjà séduit plus de 800 entreprises belges et permis de lever plus de 200 millions d’euros de fonds pour le cinéma en général et belge en particulier. Des entreprises qui seront aussi un peu à Cannes, finalement…

Frédéric Brébant

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