Carrefour: les ventes grimpent, portées par l’inflation et des gains de parts de marché
La forte inflation dans l’alimentaire, ainsi que des gains de parts de marché ont fait progresser les ventes de Carrefour au troisième trimestre 2022, l’encourageant à relever légèrement mercredi son objectif de génération de liquidités sur l’ensemble de l’année.
Carrefour a réalisé pour 23,7 milliards d’euros de ventes lors du troisième trimestre 2022, contre 20,6 milliards un an plus tôt, soit une hausse de 15%. Il s’agit d’une performance meilleure que le consensus de prévisions d’analystes sondés par Bloomberg.
En Belgique, Carrefour affiche des ventes en progression de 5,2% au troisième trimestre, à 1,05 milliard d’euros. Sur neuf mois, les ventes restent par contre en recul en comparaison annuelle, à près de 3,11 milliards d’euros (-2,4%). Dans un marché “extrêmement concurrentiel, marqué par une situation économique difficile et une inflation élevée, les premières mesures prises par la nouvelle direction nommée en juillet portent leurs fruits. Tant les indicateurs opérationnels que la part de marché montrent des signes d’amélioration”, souligne Carrefour.
“Le groupe poursuit sa forte dynamique de gains de parts de marché dans l’ensemble de ses géographies clés, à commencer par la France”, a déclaré son PDG Alexandre Bompard dans un communiqué.
“Carrefour poursuit ainsi sa marche en avant avec confiance et relève son objectif de génération de cash pour 2022”, dit-il encore. Comme en 2021, le groupe dit désormais s’attendre à générer un flux de trésorerie disponible (cash-flow libre net) “nettement au-delà de 1 milliard d’euros”, contre “supérieur à 1 milliard d’euros” précédemment.
Le distributeur a en outre confirmé son objectif de réduire ses coûts d’encore un milliard d’euros en 2022, après 930 millions d’euros d’économies de coûts en 2021. Au total, il entend réaliser 2,8 milliards d’euros d’économies sur la période 2021-23.
Ces économies de fonctionnement doivent lui permettre de préserver au maximum ses marges pour être “plus compétitif en prix” auprès de clients sensibles au pouvoir d’achat. En période d’inflation en effet plus encore qu’à l’accoutumée, les enseignes qui laisseraient filer leurs prix prendraient le risque de voir leurs clients se détourner au bénéfice de concurrents moins chers ou perçus comme tels.
Carrefour explique avoir observé au quotidien les conséquences de l’inflation sur les comportements de ses clients, notamment “dans les pays européens où la pression sur le pouvoir d’achat est la plus marquée, comme en Espagne et en Roumanie”.
Cela se traduit par une “fragmentation des dépenses”, en d’autres termes la baisse du panier moyen et la hausse de la fréquence d’achat, ainsi que par la “progression des ventes de produits à moins forte valeur unitaire”.
Carrefour communique en outre sur la proportion de produits à marque Carrefour, une marque de distributeur créée et exploitée par le distributeur par opposition aux marques nationales propriétés d’industriels comme Danone par exemple.
Cette proportion s’élève désormais à 33% du chiffre d’affaires, “atteignant ainsi l’objectif du plan Carrefour 2022”.
Ces produits, perçus par les clients comme plus intéressants en période d’inflation car généralement moins chers que la marque nationale, génèrent souvent une marge plus importante pour les enseignes de la grande distribution.