Budget: le handicap salarial inquiète Agoria et la Confédération Construction

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Le gouvernement fédéral – qui a bouclé vendredi soir son budget – a manifestement décidé de faire la sourde oreille à la demande répétée des partenaires sociaux de redresser la position compétitive des coûts salariaux dans la construction, s’inquiète dimanche la Confédération Construction qui défend les intérêts de plus de 15.000 entreprises du secteur de la construction.

Il semble qu’aucune priorité ne soit accordée à la suppression du handicap salarial réel, analyse pour sa part Agoria, la fédération de l’industrie technologique qui se réjouit toutefois de la conclusion d’un accord sur le budget.

Agoria craint que la compétitivité des entreprises qui fournissent de nombreux emplois ne soit pas suffisamment protégée par une trop légère adaptation de la loi de 1996. “Nous accueillons positivement l’adaptation de la loi (de 1996 sur le handicap salarial) visant à éviter toute sortie de route. Il semble par contre qu’aucune priorité ne soit accordée à la suppression du handicap salarial réel qui atteint 10 pour cent”, réagit dimanche Marc Lambotte, CEO d’Agoria. “Actuellement, ce handicap coûte encore toujours de nombreux emplois à notre pays. Nous demandons que le gouvernement fasse ce qu’il faut pour, à terme, supprimer totalement ce handicap”, insiste-t-il.

“Nos entreprises n’étant plus concurrentielles aussi longtemps qu’elles emploient de la main d’oeuvre locale, seront forcées pour survivre de faire appel à la main d’oeuvre amenée à circuler librement dans le grand marché européen et de 20 à 30% plus compétitive”, met en garde de son côté la Confédération Construction.

“Les 20.000 emplois (dans le secteur de la construction) perdus en 4 ans, soit huit fois (ceux perdus par la fermeture du site de) Caterpillar (à Gosselies), ni les milliers d’emplois appelés à disparaître d’ici la fin de la législature ne semblent émouvoir le gouvernement”, commente Robert de Mûelenaere, l’administrateur-délégué de la Confédération Construction.

Quant à la réforme de l’impôt des sociétés, Agoria se dit consciente qu’elle prendra plus de temps. “Le fait est que notre pays, comme d’autres États membres européens, doit, sous la pression de l’UE, régler sa politique de niches fiscales. Toutes sortes de postes déductibles, tels que les intérêts notionnels, devront être supprimés, ce qui augmentera la pression fiscale sur toutes les entreprises. Alors que celle-ci est déjà dans notre pays l’une des plus élevées de l’Union européenne”, indique Agoria, qui se déclare favorable à une “adaptation de l’impôt des sociétés à 20%, transparente et identique pour chacune”.

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