Brussels Airlines, des cendres de la Sabena à la galaxie Lufthansa

Une hotesse de la Sabena, en 1946. © BELGAIMAGE

L’histoire de Brussels Airlines remonte à la faillite, en novembre 2001, de la Sabena et à la création, dans la foulée, de la SN Airholding par une quarantaine d’investisseurs réunis autour de Maurice Lippens et d’Etienne Davignon, lequel est toujours aujourd’hui président de la compagnie aérienne belge.

Ce consortium d’investisseurs parvient à réunir 200 millions d’euros, dont 45 millions d’euros proviennent de la Région wallonne et de la Région bruxelloise, alors que la Flandre, elle, refuse de mettre la main au portefeuille pour entrer au capital.

S’en suit le lancement, début 2002, via le transfert de DAT, ancienne filiale de la Sabena, de SN Brussels Airlines, compagnie aérienne filiale de SN Airholding, dont les objectifs principaux sont de connecter Bruxelles et l’aéroport de Zaventem, orphelin de la Sabena, avec le plus de destinations possibles, et de relancer le secteur aérien belge. Dès avril, la nouvelle compagnie se dote d’une liaison extra-européenne en reliant Bruxelles et Kinshasa. L’importance accordée à l’Afrique par la compagnie belge ne faiblira pas, même au coeur de l’épidémie liée au virus Ebola qui ravage l’Afrique de l’ouest en 2014. L’année 2003 permet à SN Brussels Airlines de dégager des résultats positifs.

En octobre 2004, SN Brussels Airlines et la compagnie Virgin Express décident de se réunir sous le même actionnariat de SN Airholding mais tout en conservant leur propre marque et leur propre indépendance sur le marché. Toutefois en mars 2006, les deux compagnies annoncent leur fusion, donnant naissance à la nouvelle marque Brussels Airlines le 25 mars 2007.

L’année suivante, en septembre 2008, le groupe Lufthansa annonce un partenariat stratégique avec Brussels Airlines, qui débouche sur une prise de participation allemande de 45%, pour 65 millions d’euros, au capital de SN Airholding, la société-mère de Brussels Airlines. Les Allemands détiennent également une option pour acheter les 55% restants de participation pour une somme maximale de 185 millions d’euros. En décembre 2009, la compagnie aérienne belge devient membre de la coupole commerciale internationale Star Alliance. Lufthansa indique rapidement que la reprise totale de Brussels Airlines n’aura lieu que quand cette dernière sera redevenue bénéficiaire.

Lufthansa, l’un des plus grands acteurs mondiaux du transport aérien

Ce qui se produit enfin en 2015, avec un résultat net de 41,3 millions d’euros, les premiers bénéfices depuis 2010. On s’attend alors à ce que Lufthansa active son option d’achat. Les attentats du 22 mars 2016 à Brussels Airport reportent cependant cette décision, initialement prévue en juin, à fin septembre. Le 28 septembre dernier, le conseil de surveillance de Lufthansa approuve la reprise totale de la compagnie belge. L’objectif est d’aboutir à un accord sur les modalités de reprise des 55% restants avec les actionnaires belges d’ici la fin de l’année 2016. Finalement, cet accord avec les actionnaires belges est finalisé ce mercredi 14 décembre, au lendemain du feu vert du conseil d’administration de Brussels Airlines.

En intégrant pleinement la galaxie Lufthansa, Brussels Airlines, qui devrait garder son nom, se retrouve aux côtés de compagnies aériennes comme Swiss, Austrian Airlines, Germanwings, Eurowings ou Lufthansa Cargo, et des sociétés de restauration aérienne LSG Sky Chefs et de maintenance et réparation Lufthansa Technik. Le groupe Lufthansa est l’un des plus grands acteurs mondiaux du transport aérien, avec un chiffre d’affaires de 32,1 milliards d’euros en 2015. Le groupe a transporté plus de 107 millions de passagers en 2015 et emploie quelque 120.000 personnes.

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