British Steel: les salariés d’Ascoval “n’en peuvent plus”

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Les salariés d’Ascoval de Saint-Saulve (Nord) “n’en peuvent plus”, a martelé mercredi l’un des principaux représentants syndicaux, pour qui British Steel utilise la reprise de l’aciérie comme “moyen de pression” sur le gouvernement britannique pour obtenir 75 millions de livres.

“On n’en peut plus, on est en train de jouer avec nos nerfs”, a lâché Nacim Bardi, délégué CGT, alors que la date d’entrée en jouissance théorique du groupe britannique est censée avoir lieu ce mercredi.

Le directeur du site, Cédric Orban, doit rencontrer ce même jour à Paris les représentants de British Steel, selon des sources concordantes.

Le sidérurgiste britannique a annoncé mardi mener des discussions afin d’obtenir un soutien financier, la presse britannique évoquant même le risque d’une faillite, tout en promettant de mener à bien la reprise de l’aciériste Ascoval.

“C’est malin de leur côté, ils jouent sur pratiquement tous les paramètres, les élections européennes, la taxe carbone, le Brexit et Ascoval pour mettre la pression sur le gouvernement britannique et obtenir les 75 millions de livres sterling”, a-t-il ajouté. “Il y a un rapport de force. A notre échelle, on subit.”

Selon lui, les fonds nécessaires à la reprise devraient être versés d’ici jeudi soir, à hauteur de 5 millions d’euros de British Steel et 15 millions de l’Etat. “L’Etat attend les fonds propres de British Steel pour injecter de l’argent”, a-t-il affirmé.

Une faillite de British Steel menacerait ses 5.000 employés et mettrait un coup d’arrêt à son développement en Europe.

Le tribunal de grande instance de Strasbourg avait confié début mai au britannique la reprise de ce site à Saint-Saulve, représentant un soulagement pour les 270 salariés.

“Les salariés sont en colère. On n’est pas des robots. On joue avec nos nerfs, depuis 15 jours il y a des démissions en cours”, a souligné M. Bardi, inquiet également pour le carnet de commandes. Quand “les clients vont voir ça, ils vont se barrer”, a-t-il ajouté.

Le gouvernement français est “vigilant” et donne la priorité à la protection des salariés d’Ascoval, a indiqué mercredi la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. “Le premier sujet, c’est de protéger les salariés et de faire en sorte de donner un avenir industriel à ce site”, a-t-elle affirmé sur BFM Business.

Un CE extraordinaire doit avoir lieu lundi auquel assistera, selon M. Bardi, le patron de British Steel Roland Junck.

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