Brexit: “Sans accord d’ici septembre 2018, des vols devront être annulés”

Michael O'Leary, CEO de Ryanair. © Reuters

Le directeur général de la compagnie à bas coût Ryanair, Michael O’Leary, s’est inquiété mercredi du manque de progrès vers un accord pour le transport aérien post-Brexit, au risque d’être obligé d’annuler des vols.

“Il n’y a pas de plan B”, a expliqué le patron de la compagnie irlandaise, la première en Europe par le nombre de passagers transportés, lors d’une conférence de presse à Londres.

“Si aucun accord n’est trouvé d’ici à septembre 2018, des vols devront être annulés. Les Britanniques ne pourront pas se rendre en vacances en Europe, ils devront se contenter d’aller en Ecosse, dans le Lake District (au nord-ouest de l’Angleterre, ndlr), ou en Irlande par ferry.”

Le Brexit devait être effectif au terme de deux ans de négociations, soit en mars 2019, mais les compagnies aériennes ont besoin de planifier à l’avance les vols, sans compter que l’accord doit être prêt six mois avant la date-butoir pour laisser le temps aux Etats-membres de le ratifier.

Michael O’Leary avait rencontré plus tôt dans la matinée Chris Grayling, le ministre des Transports britannique. Sans commenter la teneur de leur conversation, le dirigeant de Ryanair s’est dit sceptique sur la possibilité de trouver une issue rapidement.

“Je pense que le ministre est conscient de l’urgence du problème. Mais quand le gouvernement me dit: “Oui, il y aura un accord”, je demande, mais comment? Pas de réponse”, a-t-il ajouté. “Nous disions la même chose l’année dernière à la même époque, mais depuis un an, rien n’a avancé.”

Les craintes du patron de Ryanair se tournent aussi du côté européen. Selon lui, rien ne sera fait du côté des 27 membres restant de l’Union européenne pour faciliter cet accord, permettant aux compagnies de transporter des passagers du Royaume-Uni vers l’Europe et vice versa.

“Nous pensons qu’il n’y a personne (du côté européen) qui ait la volonté de faciliter les négociations et de faire en sorte que nous ayons le meilleur accord possible d’ici septembre 2018”, a-t-il indiqué, pointant du doigt les compagnies aériennes françaises et allemandes. “Ce n’est pas dans leur intérêt”, a-t-il affirmé.

“Il y a des gens qui veulent de manière active perturber les vols de British Airways entre le Royaume-Uni et l’Europe, et les vols d’Easyjet entre la France et l’Europe”, a-t-il encore précisé.

Si aucun accord n’était trouvé, Michael O’Leary a confirmé que les clients ayant acheté des tickets pour des vols qui seront annulés seront remboursés dans l’intégralité sans qu’ils obtiennent toutefois de compensation supplémentaire.

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