bpost/PostNL: d’importants actionnaires néerlandais font pression pour entamer les discussions

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Plusieurs importants actionnaires de PostNL font pression sur le conseil de surveillance de la société postale néerlandaise afin que des discussions soient entamées avec bpost, qui a déposé hier une proposition de fusion des deux entreprises, lit-on jeudi sur le site internet du Financieele Dagblad. Ils déplorent également l’ingérence politique dans ce dossier, qu’ils qualifient d’incompréhensible.

“Il s’agit d’une SA néerlandaise”, commente ainsi Frank Botman du fonds d’investissment Dasym, qui possède une part de 5% dans PostNL en faveur du magnat des médias John de Mol. Il estime que l’ingérence politique a déjà coûté 75 centimes d’euro par action. “Regardez le nouvelle proposition (de bpost). Elle est à 75% consacrée à la gouvernance, dans une tentative d’apaiser les préoccupations politiques.”

L’homme avait déjà appelé les deux entreprises à dialoguer le mois passé lors d’une précédente offre de reprise de bpost et redoute un éventuel changement de la loi régissant le service postal aux Pays-Bas, qui est actuellement envisagé par les responsables politiques néerlandais.

Cet actionnaire n’est pas le seul à vouloir que des discussions soient entamées. Un autre, qui souhaite garder son anonymat, a ainsi confié au Financieele Dagblad que les actionnaires seraient très mécontents si PostNL n’ouvre pas la porte aux négociations. Si ce devait être le cas, cette source n’exclut pas que d’autres mesures soient prises, évoquant une assemblée extraordinaire des actionnaires lors de laquelle l’acceptation de l’offre serait mise sur la table.

D’après le rapport annuel de PostNL, une telle possibilité existe si un appel en ce sens est fait de la part d’actionnaires contrôlant au moins 10% de l’entreprise. La société postale néerlandaise dispose alors d’un “délai raisonnable” de 180 jours maximum pour y répondre.

Le pouvoir politique pourrait donc avoir son mot à dire dans ce dossier. La Seconde Chambre, équivalent de la Chambre des représentants belge, serait majoritairement opposée à une reprise par bpost, selon le journal économique. Une loi d’urgence pour contrecarrer les plans de l’entreprise belge mettrait cependant trop de temps à entrer en vigueur.

Il revient donc à PostNL elle-même de s’y opposer le cas échéant, par exemple en utilisant une “pilule empoisonnée”, c’est-à-dire une clause destinée à se protéger d’une prise de pouvoir inamicale par un groupe ou une société. Dans le cas présent, une fondation serait chargée de protéger les intérêts néerlandais en prenant une participation suffisante dans l’entreprise postale afin d’empêcher une reprise et de mettre bpost hors jeu.

Une telle construction avait déjà été utilisée en 2013 par la société de télécoms KPN, ancienne maison mère de l’opérateur mobile belge BASE, afin d’annihiler une offre de reprise hostile d’América Móvil, une société du milliardaire mexicain Carlos Slim.

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