La société aéronautique carolorégienne annonce la signature deux gros nouveaux contrats. Le premier, d’un montant potentiel d’un milliard de dollars, avec le constructeur brésilien Embraer. Le deuxième, destiné à son usine américaine, pour le constructeur canadien Bombardier.
Le sous-traitant aéronautique a décidément le vent en poupe. Après avoir publié d’excellents résultats financiers le 6 juin dernier, voilà qu’il annonce la signature, coup sur coup, de deux gros contrats en marge du Salon du Bourget.
Le premier concerne la fourniture des becs de bord d’attaque (“slats”) et les volets (“flaps”) des futurs avions régionaux baptisés E2, la nouvelle version des Embraer 190 et 195. “Sonaca sera, après le motoriste américain Pratt & Whitney, qui fournira les réacteurs, le second plus important partenaire d’Embraer sur ce programme, se réjouit Bernard Delvaux, l’administrateur délégué de la société basée à Gosselies. Pour la première fois, Sonaca produira, en plus des bords d’attaque, les flaps, des pièces destinées à l’arrière d’un avion commercial.”
C’est une bonne nouvelle pour le bureau d’études et les quelque 300 ingénieurs de Sonaca qui travaillent à Gosselies car celui-ci sera chargé de la conception et du développement du nouvel avion. “Cela va permettre d’assurer un intense volume d’activité dans notre bureau d’études pour les quatre prochaines années”, poursuit Bernard Delvaux. La production d’un millier d’avions prévue à partir de 2017, dans les usines carolorégienne et brésilienne de l’entreprise wallonne, devrait représenter un montant d’environ un milliard de dollars. Soit 20 % du chiffre d’affaires de Sonaca en régime de croisière.
Rendre la mariée plus belle ? L’annonce de cette nouvelle en plein Salon du Bourget n’était pas prévue. C’est un hasard du calendrier, nous a précisé Bernard Delvaux. Les discussions entre Embraer et Sonaca étaient en cours depuis sept mois. C’est vendredi que les Brésiliens ont confirmé qu’ils avaient retenu l’entreprise carolorégienne, qui était en concurrence avec des fournisseurs américains ou des usines du groupe Embraer. Mais elle tombe à pic car elle donne davantage de visibilité à l’entreprise wallonne. “Cela nous permet aussi, ajoute son CEO, d’attirer des ingénieurs et des talents.”
Et cerise sur le gâteau, elle n’arrive pas seule. Sonaca a en effet annoncé, également ce mercredi, que sa filiale américaine, basée à Wichita, dans le Kansas, avait été sélectionnée par la société Triumph Aerostructures pour fabriquer les volets intérieurs de la nouvelle génération d’avions d’affaires Global construite par l’avionneur canadien Bombardier. “Cela va procurer une charge d’activité supplémentaire dans notre usine de Wichita qui en a bien besoin, faute de nouveaux contrats avec Boeing”, précise encore Bernard Delvaux.
On le sait, l’actionnaire public (Région wallonne et Etat fédéral) cherchent un partenaire privé pour Sonaca. Ces nouvelles commandes vont sans conteste rendre la mariée plus belle ? “La décision de privatiser l’entreprise revient aux actionnaires mais notre but, en décrochant ces nouveaux contrats, n’est pas de rendre Sonaca plus belle pour la marier mais d’augmenter l’activité de l’entreprise, de confirmer sa profitabilité et surtout de générer beaucoup d’emplois dans la Région”, répond Bernard Delvaux.
Sandrine Vandendooren