BeLodge, starter wallon de l’année

© BeLodge
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

L’entreprise ardennaise spécialisée dans la construction de pavillons modulaires remporte le prix organisé les 12 structures wallonnes d’accompagnement à l’autocréation d’emploi.

Ingénieur en construction, Bertrand Marot cherchait une issue aux aléas d’un métier, soumis à la météo ou à la disponibilité des entreprises sous-traitantes. Cette issue, il l’a trouvée en se tournant vers la structure d’accompagnement à l’autocréation d’emploi (SAACE) Challenge. En 2016, il a lancé BeLodge, qui réalise des espaces modulables sur-mesure qui vont tantôt agrandir un cabinet de kiné, tantôt aménager une chambre d’hôte, un local de musique ou un atelier. Les modules, au look très contemporain, peuvent aller jusqu’à 50 m2. Ils sont réalisés en atelier à Marche-en-Famenne et amenés ensuite sur le site. Pari réussi puisque BeLodge emploie aujourd’hui 11 personnes et vient d’être désigné “starter de l’année” par les 12 SAACE de Wallonie. “La crise a été positive pour nous, malgré quelques problèmes de fournitures, a déclaré Bertrand Marot en recevant ce prix ce jeudi. Beaucoup de personnes ont notamment voulu aménager une espace de bureau pour télé-travailler.”

Le prix du public a, lui, été attribué à l’Atelier Claire Deprez (Sprimont). Cette photographe, qui s’était retrouvée sans emploi, a conçu un atelier de tirages d’art grand format, au départ à destination des professionnels mais qui séduit de plus en plus des particuliers, à la recherche par exemple pour des papiers-peints personnalisés. Le projet de Claire Deprez a été accompagné par Azimut.

Ce prix vise à donner de la visibilité à l’action des SAACE en faveur de l’esprit d’entreprise en Wallonie. Ces structures ont en effet encadré l’an dernier quelque 2.000 projets, qui ont conduit 450 personnes à lancer leur activité indépendante. Les SAACE leur ont permis, d’abord d’affiner leur idée de business et, ensuite, la tester en grandeur nature, en bénéficiant d’aides administratives ou techniques et, surtout, en conservant leurs droits sociaux, y compris le cas échéant le maintien partiel des allocations de chômage pendant la période de lancement. Cela limite donc les risques de l’aventure entrepreneuriale. Manifestement cela marche puisque le taux de survie après cinq ans des entreprises passées par ces SAACE est clairement supérieur à la moyenne régionale (7 contre 66%). “Notre but n’est pas que la personne crée à tout prix sont entreprise, explique Eve Jumel (directrice de Crea-Job). Nous lui donnons la chance de pouvoir le faire, d’aller au bout de son idée. Ce parcours permet de développer des compétences et de favoriser ensuite l’insertion sur le marché du travail, même sans créer son entreprise. Nous sommes en fait au croisement de l’économie et du social.” Le gouvernement wallon soutient l’action des SAACE, désormais intégrées dans le paysage de l’animation économique via la Sowalfin. Le partenariat avec le Forem a par ailleurs été renforcé par la récente réforme de l’agence wallonne de l’emploi, ce qui devrait sécuriser le parcours des demandeurs d’emploi qui tentent de créer leur propre entreprise.

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