Belgacom : “Rien ne va changer”

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Ce sont les premiers mots du directeur financier Ray Stewart, qui assurera l’intérim à la tête de Belgacom avec le président du CA Stefaan De Clerck, suite à l’éviction du CEO Didier Bellens.

Le conseil d’administration (CA) de Belgacom s’est réuni samedi matin pour statuer sur “l’après-Bellens”. Les pouvoirs du CEO, licencié vendredi soir suite à une décision du conseil des ministres restreint, sont délégués ad intérim au duo composé du directeur financier Ray Stewart et du président du CA Stefaan De Clerck.

L’Américain Ray Stewart, en poste chez Belgacom depuis 1997, agira dans la continuité : “Rien ne va changer”, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse organisée dans la foulée de la réunion du CA. La mine grave, les traits tirés, le directeur financier de l’opérateur télécoms, a insisté sur l’importance d’atteindre les objectifs financiers fixés pour la fin de l’année. “C’est une tâche difficile qui nous attend, mais je suis confiant : nous y arriverons grâce aux talents qui composent le comité de direction et grâce aux 16.000 employés que compte l’entreprise. Nous croyons dans notre stratégie, et nous allons continuer à l’implémenter.”

Pas de cadeau pour Didier Bellens

Cette décision du CA fait suite au licenciement de Didier Bellens, acté vendredi soir en kern. Le CEO était au centre de toutes les critiques suite à ses propos acerbes tenus la semaine dernière au sujet de son actionnaire majoritaire, l’Etat belge. Le conseil d’administration de Belgacom s’est contenté d’acter la décision du gouvernement, rappelant que ce dernier est seul compétent pour statuer sur le sujet. Aucune indemnité ne sera versée à Didier Bellens, le motif du licenciement étant la “faute grave”. Le CA n’a pas non plus activé la clause de non-concurrence qu’il aurait pu imposer à Didier Bellens pendant douze mois. Equivalente à 12 mois de salaire, cette clause aurait coûté cher à l’entreprise. Surtout, la volonté politique était visiblement de ne faire aucun cadeau à Didier Bellens. “Cette décision de ne pas actionner la clause de non-concurrence ne lèsera pas les intérêts de Belgacom”, a assuré Stefaan De Clerck.

Le duo Stewart-De Clerck assurera donc l’intérim à la tête de Belgacom. Mais la volonté du CA et du gouvernement est de trouver un remplaçant à Didier Bellens dans les plus brefs délais. “C’est une question de semaines”, a avancé Stefaan De Clerck. Des cabinets de chasseurs de têtes sont déjà occupés à pister les candidats potentiels, tant en interne qu’en externe. La difficulté majeure étant le salaire du futur patron. La limite fixée à 290.000 euros brut par an pour les patrons d’entreprises publiques semble trop faible pour Belgacom, qui compte plusieurs dizaines de hauts cadres gagnant plus, voire beaucoup plus, que ce montant. Mais le salaire de 2,6 millions d’euros versé à Didier Bellens sera malgré tout raboté. Dans quelle mesure ? La discussion risque d’être animée entre le CA de Belgacom et le gouvernement, qui vont devoir rapprocher leurs points de vue afin de trouver un CEO pour succéder à Didier Bellens.

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