Aurez-vous droit à la prime de 500 ou 750 euros ?

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Le kern s’est entendu lundi sur une proposition de conciliation permettant de sauver les négociations salariales entre les syndicats et les employeurs. Des primes ” pouvoir d’achat ” allant jusqu’à 750 euros sont prévues pour certains salariés. Qui y aura droit ?

Lors d’un comité ministériel restreint (kern) ce lundi matin, les membres du gouvernement ont trouvé un accord qui permet de sauver les négociations salariales entre les syndicats et les employeurs afin de compenser l’absence de hausse des salaires pour les deux prochaines années pour certains travailleurs. Des primes de 500 € et 750 € seront distribuées aux employés de certaines entreprises.

La norme salariale restera à 0% pour les deux prochaines années, selon la proposition de conciliation du gouvernement sur les salaires. La loi sur les salaires vise en effet à ne pas les faire dérailler par rapport aux pays voisins.

Qui va bénéficier de ces primes ?

La prime de 750 euros sera octroyée aux travailleurs évoluant dans des entreprises réalisant des bénéfices exceptionnels. C’est le cas notamment des sociétés du secteur de l’énergie. Quant à la prime de 500 euros, elle concernera les travailleurs employés par des entreprises réalisant “des bénéfices importants”. Ces notions de “bénéfices exceptionnels” et de “bénéfices importants” doivent encore être définies avec précision.

Pour pouvoir octroyer cette prime, un accord sectoriel doit être conclu à cet effet. Une clause échappatoire est également prévue pour les entreprises qui ne disposent pas de ces moyens financiers.

La Voka contre

Une décision qui ne plait néanmoins pas à tout le monde. Le réseau flamand d’entreprises Voka rejette la proposition d’introduire des primes uniques en plus des salaires indexés. Il considère la mesure inabordable pour la plupart des entreprises: “Une prime supplémentaire resserrerait encore plus l’étau autour du cou des entreprises. La Belgique devient trop chère et risque de passer à côté de nombreux investissements futurs”, a notamment réagi Hans Maertens, directeur général de Voka.

La Voka souligne que cette nouvelle prime serait plus élevée que la fameuse prime corona de 500 euros déjà difficilement supportable pour les entreprises à l’époque. Elle rappelle également que la Belgique est aujourd’hui le pays européen où la hausse des salaires est la plus forte, et ce grâce à l’indexation automatique des salaires.

Les bénéfices des entreprises d’aujourd’hui sont les investissements de demain, les emplois et la prospérité d’après-demain. Il n’y a aucune marge pour augmenter les salaires aujourd’hui”, conclut Hans Maertens.

La FGTB, de son côté, n’est pas non plus favorable à ce genre de prime unique.Nous ne sommes, en fait, pas favorables aux chèques“, développe la FGTB à propos de cette proposition de prime. “Il ne s’agit pas d’une augmentation structurelle des salaires. En outre, elle ne compte pas pour l’accumulation de la pension. Des personnes n’arrivent déjà pas maintenant à joindre les deux bouts avec leur pension.

La secrétaire générale du syndicat socialiste se félicite, par contre, que la proposition du gouvernement ouvre la porte à des négociations au niveau sectoriel. Elle pense d’ailleurs que de nombreux secteurs recourront à cette prime. “J’entends qu’il y a des employeurs qui veulent donner de la reconnaissance à leur personnel”, confie-t-elle. “Grâce à cela, on peut encore prendre en compte les entreprises en difficulté.”

L’entreprise Katoen Natie payera la prime de 750 euros à son personnel

L’entreprise de logistique anversoise Katoen Natie a de ce fait déjà décidé de verser à son personnel la prime de 750 euros prévue par l’accord fédéral sur les salaires. Quelque 7.000 travailleurs sont concernés.

“Le gouvernement a entendu notre proposition de distribuer des chèques non imposables aux travailleurs”, s’est réjoui lundi Fernand Huts, le patron de Katoen Natie. Le groupe logistique anversois et sa filiale Indaver souhaitent verser à tous leurs collaborateurs en Belgique une prime de 750 euros exonérée d’impôts “dès que cela sera rendu possible par le gouvernement et les partenaires sociaux”.

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