Au tiercé, personne ne sort gagnant

© Image Globe/Nicolas Maeterlinck

Cagnotte faible, filière non rentable pour les propriétaires d’écuries eux-mêmes : le secteur hippique, qui emploie environ 3.000 personnes, a prospéré jusque dans les années 1990 mais a besoin aujourd’hui d’un coup de fouet.

Près de mille courses par an

La “filière officielle” – les courses dans les hippodromes agréés – se compose de deux disciplines en Belgique : le trot et le galop. En 2010, 805 courses de trot ont été organisées lors de 107 événements. Quant au galop, discipline mineure, 118 épreuves ont eu lieu lors de 32 événements. Les courses de chevaux sont organisées dans les hippodromes agréés par la Fédération belge des courses hippiques (FBCH). Par ordre d’importance des cagnottes distribuées pour le trot, il s’agit des hippodromes de Ghlin, de Waregem, de Kuurne, de Tongres et d’Ostende.

Miser sur le cheval dopé

En perte de vitesse, les courses hippiques ont, en plus, défrayé la chronique, il y a quelques semaines, par cette nouvelle consternante : des cas de dopage avaient en effet été mis au grand jour dans la “filière libre” – les courses de kermesse, qui font rarement l’objet d’une demande d’autorisation. Or, ces mêmes chevaux finiraient le plus souvent leur carrière dans nos assiettes sous forme de steaks ou de produits de friterie. La police a également contrôlé l’hippodrome de Ghlin, le mois dernier, mais les résultats ne sont pas encore connus.

Une faible cagnotte par cheval

Il y a deux manières de parier sur les courses hippiques : soit la mise du pari est répartie entre les joueurs (comme dans un tirage de loterie), soit les chevaux sont cotés par un bookmaker. Cette dernière forme est en train de disparaître. En 2008, la cagnotte par cheval s’élevait en moyenne à 1.289 euros en Belgique, ce qui est beaucoup moins que la moyenne britannique de 6.852 euros et que les 13.258 euros observés en France.

Pas rentable (non plus) pour les propriétaires d’écuries

La filière du trot compte environ 900 propriétaires d’écuries et 61 entraîneurs professionnels, contre 200 propriétaires et 20 entraîneurs dans celle du galop. “Dans le trot, l’entraînement – pension et soins compris – coûte de 500 à 1.500 euros par cheval et par mois, selon le niveau de l’entraîneur, estime Patrick De Ryckere, directeur de la FBCH. Pour le galop, c’est encore plus. Les revenus d’un cheval ne suffisent pas à couvrir ses coûts. Le propriétaire d’un cheval de trot récupère de 30 à 70 % de son investissement, contre seulement 15 % pour un cheval de galop.”

Peu de spectateurs

L’hippodrome de Waregem, dont la grande course de steeple-chase constitue l’attraction principale, séduit chaque année 30.000 visiteurs, tandis que les autres événements n’attirent que 300 spectateurs. Pour y entrer, le visiteur doit s’acquitter d’un droit de 18 euros, contre 5 ailleurs. La FBCH espère accroître la fréquentation du public grâce à de nouvelles initiatives, comme des courses de poneys pour enfants. Le secteur, qui emploie environ 3.000 personnes, a pourtant prospéré jusque dans les années 1990, mais a besoin aujourd’hui d’un coup de fouet.

196 millions d’euros…

… ont été générés par le secteur des paris hippiques en Belgique en 2007. En 1985, ce montant s’élevait encore à 594 millions. L’essentiel du chiffre d’affaires actuel est dû aux Belges qui parient sur les courses à l’étranger. Sans tenir compte de ceux-là, le chiffre d’affaires des courses s’élève à 5,3 millions d’euros pour les paris en agence, à 3,5 millions pour les paris sur les champs de courses et à 7,3 millions pour les paris auprès des bookmakers.

50.000 euros…

… représentent le prix payé par les propriétaires d’écuries pour l’achat des meilleurs chevaux en Belgique. Un cheval coûte en moyenne 5.000 euros.

Benny Debruyne

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