Après le Royaume-Uni, Ryanair reconnait un syndicat de pilotes en Italie

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Ryanair vient de conclure un accord avec Anpac pour une reconnaissance syndicale des pilotes en Italie, annonce jeudi la compagnie aérienne irlandaise à bas coûts. Celle-ci en avait déjà fait de même avec une autre organisation représentative des travailleurs au Royaume-Uni mi-janvier, une première alors historique pour le groupe, qui fait face à des tensions sociales grandissantes en son sein. Les deux pays constituent les marchés les plus importants pour l’entreprise et représentent 45% de l’ensemble de ses pilotes.

L’association de pilotes italienne Anpac (Italian Airline Pilots Association) est désormais “le seul organe représentatif pour les pilotes Ryanair en Italie”, précise la compagnie, qui avait annoncé en décembre sa volonté de reconnaître des syndicats à travers l’Europe.

Les négociations entre les deux parties avaient ensuite débuté et ont abouti en huit semaines, selon l’entreprise. Ryanair qualifie l’accord de significatif, l’Italie représentant près de 80 des quelque 400 avions de sa flotte et 20% de l’ensemble de ses pilotes.

Elle va désormais travailler avec l’Anpac à l’établissement d’une convention collective de travail pour ses pilotes basés dans le pays méditerranéen. Malgré les négociations en cours ces dernières semaines, l’entreprise n’avait pas échappé le 10 février à un mouvement de grève mené par une partie du personnel basé en Italie, mais qui n’avait occasionné que peu de perturbations. Fin janvier, la compagnie à bas coûts avait déjà conclu un accord, le tout premier de son histoire, avec l’association britannique de pilotes Balpa (British Airlines’ Pilots Association). Elle la considère ainsi comme le seul organe représentatif des 600 pilotes qui opèrent depuis la Grande-Bretagne.

Hausse de salaires de 20%

Ces deux accords et les augmentations des salaires des pilotes pouvant aller jusqu’à 20% montrent “à quel point Ryanair est constructif dans le développement de relations avec les syndicats qui souhaitent travailler avec nous” et illustrent “les progrès que nous avons réalisés en peu de temps”, se félicite Eddie Wilson, le responsable du personnel de l’entreprise. L’entreprise irlandaise avait surpris fin décembre en annonçant son intention de reconnaître pour la première fois de son histoire des syndicats. Elle comptait alors répondre au malaise social au sein du groupe qui avait éclaté au grand jour en septembre dernier à l’occasion d’une vague d’annulations de vols d’ampleur, justifiée par la société par des problèmes de planning de pilotes. Les premières négociations ont concerné ces derniers et d’autres ont déjà débuté pour le personnel de cabine dans différents pays.

La compagnie s’est montrée par ailleurs optimiste sur l’issue des discussions en course dans d’autres pays, alors même que les négociations ont paru difficiles en Irlande, où un accord de reconnaissance annoncé en décembre n’a toujours pas été formalisé, ou en Allemagne, où Ryanair a été confrontée à la première grève de pilotes de son histoire avant Noël. Eddie Wilson assure engranger des “bons progrès” avec les syndicats dans d’autres grands pays de l’UE et espère y engranger des accords similaires dans les semaines et mois à venir. Ce qui n’est pas encore le cas en Belgique, où une rencontre a eu lieu en janvier dernier entre la direction, le syndicat chrétien CNE/LBC-NVK, quatre pilotes de la compagnie et un juriste de l’association de pilotes Belgian Cockpit Association (BeCA).

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