Après l’échec de la conciliation, Dermagne veut récupérer les aides publiques octroyées à Ryanair

Ryanair dénonce l'aide d'Etat allemande de 9 milliards d'euros en faveur de Lufthansa © belga

Le ministre fédéral de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne, examine concrètement la possibilité d’obtenir le remboursement des aides tant fédérales que régionales reçues par Ryanair, a indiqué mercredi soir son cabinet.

La conciliation avec la compagnie aérienne engagée dans une procédure Renault de restructuration a échoué et abouti à un procès-verbal de carence. “Le ministre durcit le ton. Cette fois-ci, le remboursement des aides publiques est étudié très concrètement”, a indiqué le porte-parole de M. Dermagne.

L’absence de procès-verbal établissant la fin de la phase 1, dite d’information et de consultation, de la procédure Renault permettra aux travailleurs de contester le licenciement dont ils font l’objet et d’obtenir le cas échéant des indemnités pour licenciement abusif.

En novembre, Ryanair a mis fin à la phase 1 de la loi Renault, une décision contestée par les syndicats. Ceux-ci avaient dès lors sollicité un bureau de conciliation au SPF Emploi et Travail, mais il a échoué.

A partir du 23 décembre, la compagnie irlandaise basée aux aéroports de Charleroi et de Zaventem peut procéder à des licenciements. Les syndicats ont d’ores et déjà annoncé qu’ils envisageaient de mener des actions juridiques mais également d’exercer des pressions politiques. “Il n’est pas normal qu’une entreprise qui recourt au chômage économique depuis six mois puisse licencier. Le but du chômage économique est justement d’éviter les licenciements“, a souligné plus tôt dans la journée le secrétaire permanent CNE Didier Lebbe.

Les syndicats rejettent la clôture de la phase 1 de la procédure Renault, estimant qu’ils n’ont pas reçu les réponses à leurs questions. Ils ne comprennent pas l’utilité du licenciement collectif alors que l’entreprise recourt au chômage économique et que le CEO de Ryanair, Michael O’Leary, assure que les activités reprendront sur les chapeaux de roue une fois la crise sanitaire passée.

La décision de licencier est en réalité motivée par le refus des syndicats de réductions de salaire, dénoncent ces derniers.

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