Antoine Menalda (Dirty Monitor): Proposer du divertissement “at home”

Comment dresser les perspectives de son entreprise quand personne ne peut dire si les personnes et les marchandises circuleront normalement d’un pays à l’autre dans les six mois à venir ? Treize chefs d’entreprise et deux consultants tentent d’éclairer cette navigation à vue.

Pour planter le décor, il faut imaginer les pyramides de Gizeh. C’est là que le Grand Musée égyptien est en train d’être déployé sous la forme d’une flèche de 500 mètres de long avec la pointe orientée vers les pyramides. L’ouverture officielle aurait dû avoir lieu le mois prochain. Dans ce cadre, Dirty Monitor, la société wallonne spécialisée dans le maping video, travaillait sur un projet dont le rendu visuel aurait été pharaonique. “On s’est pris le confinement en pleine face, indique Antoine Menalda du collectif Dirty Monitor depuis leur bureau situé au-dessus du Quai 10 à Charleroi. D’abord nos projets ont été postposés et puis annulés. Aujourd’hui, c’est clair que l’on navigue en eaux troubles. J’espère que l’on verra plus clair dans six à huit semaines.”

Les activités de Dirty Monitor sont fort liées aux secteurs de l’événementiel et du divertissement, tous deux encore en grande difficulté aujourd’hui. “Nous avons profité du confinement pour nous réinventer et nous positionner sur le numérique afin de proposer des événements, du divertissement ou des lancements de produits virtuels. Dans les tous prochains jours, nous allons réaliser de façon virtuelle un lancement de produit pour une grosse société américaine active dans le monde médical“, poursuit le Carolo.

“Pour échapper à la forte incertitude qui plane en Belgique, je crois que nous allons nous concentrer sur l’international durant les prochains mois“, avance Antoine Menalda. Mais si la situation se prolonge, combien de temps l’entreprise peut-elle garder la tête hors de l’eau ? “Notre force réside aussi dans notre structure de coûts. Nous ne sommes que quatre salariés et, pour le moment, notre trésorerie est bonne. Toutes les autres personnes qui travaillent avec nous sont des artistes et/ou des indépendants. Mais il est évident que si la situation actuelle perdure encore un an, nous devrons penser à notre reconversion ou mettre la clé sous le paillasson. Mais nous sommes optimistes par nature”, conclut-il. Il faut dire que le divertissement at home a probablement de beaux jours devant lui. Un jour, les tour- opérateurs ne proposeront-ils pas des visites virtuelles des pyramides de Gizeh ?

D.J.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content