Année record pour BNP Paribas Fortis qui avale bpost banque
Une année record. Dernière des quatre principales banques du pays à se livrer à l’exercice, BNP Paribas Fortis, qui regroupe notamment les filiales en Turquie (TEB) et au Luxembourg (BGL) ainsi que la société de leasing Arval, a publié, ce vendredi matin, un très, très bon résultat final pour 2021. Le meilleur bénéfice de son histoire, en réalité, c’est-à-dire depuis sa reprise par BNP Paribas en 2009.
La grosse filiale belge du groupe bancaire français a en effet dégagé l’an dernier un résultat net de 2,6 milliards d’euros, soit une forte progression de 29 % par rapport au bénéfice engrangé en 2020, lequel se montait à (seulement) 1,87 milliards d’euros. Ce faisant, elle dépasse aussi son bénéfice pré-covid de 2,2 milliards réalisé en 2019.
Effet ciseau positif
Cette performance historique s’explique par une solide croissance des revenus (+7,5 %), et ce malgré la faiblesse persistante des taux d’intérêt et la pression sur les marges. Cette croissance des revenus s’explique elle-même par la bonne prestation des filiales consolidées (Arval, TEB, etc.) ainsi que la bonne tenue des activités de banque de détail en Belgique, qui ont toutes bien évidemment bénéficié du rebond économique.
La machine du crédit a ainsi tourné à plein régime : 32,8 milliards de nouveaux prêts aux ménages et aux entreprises (+ 16,7 %). Au total, le volume global de l’encours des crédits franchit la barre des 130 milliards d’euros. A cela s’ajoutent des commissions (frais, etc.), qui augmentent, et un coût du risque, qui diminue. Dans le même temps, la banque se réjouit également de sa politique de maîtrise des coûts opérationnels, qui ont augmenté de moins de 3 % en 2021 (ils diminuent même d’un bon pour cent en Belgique), soulignant au passage l’effet ciseau positif ainsi dégagé entre des revenus en hausse et des coûts bien maîtrisés.
Disparition de la marque bpost banque
En marge de la publication de ces résultats, BNP Paribas Fortis a également levé un coin du voile sur ses plans pour bpost banque, dont elle est devenue actionnaire à 100 % l’an dernier, suite aux rachat de 50 % des parts de bpost. Si l’opération est approuvée par les autorités de la concurrence, la filiale bancaire du groupe postal belge sera complètement intégrée à BNP Paribas Fortis le 1er janvier 2024.
A partir de cette date, les clients de BNP Paribas Fortis auront accès aux 657 bureaux de poste, qui proposeront des services bancaires de base (ouvertures de comptes, dépôts, virements, prêts, etc.). Les 600.000 clients de bpost banque deviendront de leur côté automatiquement clients de BNP Paribas Fortis, ce qui portera le nombre total de clients de la banque au logo vert à quatre millions.
Sur le plan opérationnel, le rapprochement signifie, entre autres, la reprise d’environ 300 employés du back-office de bpost banque dont le nom et le logo sont amenés à disparaître. Quant à l’accord commercial signé entre les deux parties, il prévoit, pour l’utilisation des bureaux de poste et du personnel, le paiement par BNP Paribas Fortis à bpost d’un service fee, dont le montant n’est pas communiqué.
Nouvelles fermetures d’agences
Parallèlement à cette intégration, BNP Paribas va accélérer la rationalisation de son réseau d’agences en propre. Certes, les quelque 660 points poste vont s’ajouter au réseau actuel de de BNP Paribas Fortis, qui comptera, dans quatre ans, c’est-à-dire en 2025, un total de 880 points de contact. Mais avec seulement 220 agences propres, contre 386 actuellement. Soit une réduction de 43 % du nombre de ses agences “maison”. De plus, celles-ci seront uniquement ouvertes sur rendez-vous, et ce pour une clientèle à la recherche de conseil, par exemple en matière de produits d’investissement ou pour des crédits plus spécialisés.
Cette segmentation plus poussée vise-t-elle à orienter les clients moins bancarisés de BNP Paribas Fortis vers l’offre de base de bpost banque ? L’avenir le dira. En attendant, grâce à ses bons résultats, et compte tenu du bon ratio de solvabilité affiché (matelas de fonds propres de 18 %), BNP Paribas Fortis va pouvoir soigner son actionnaire. Alors que la Belgique y contribue à hauteur de 57 %, la banque distribuera l’intégralité de son bénéfice 2021 à sa maison mère française, dont l’État fédéral possède il est vrai toujours un peu moins de 8 % du capital.
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