Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Amazon + Stellantis = voiture connectée
Pendant que notre ministre de la santé nous fait peur en nous prédisant le chaos à cause du variant OMICRON, le monde continue d’évoluer en dehors des grands titres des médias.
C’est le cas avec l’annonce récente de l’accord entre le géant mondial du e-commerce Amazon et le groupe automobile Stellantis, qui est le nom du groupe qui chapeaute les marques Peugeot, Citroën et Fiat-Chrysler. Sur le papier, l’alliance Amazon + Stellantis = voiture connectée totale ! C’est ça l’enjeu de cette alliance comme l’ont remarqué certains observateurs. Comme vous le savez, la voiture de demain ne sera pas seulement électrique, elle sera aussi connectée avant d’être un jour totalement autonome. Et les grands constructeurs automobiles sont tous jaloux aujourd’hui des performances de Tesla qui est valorisé en Bourse à 1000 milliards de dollars, soit plus que la valeur de la somme des principaux constructeurs automobiles au monde.
Les constructeurs européens savent que le logiciel représentera 60% de la valeur d’une voiture et ils ont deux choix : make or buy. Soit développer eux-mêmes ces logiciels, soit les acheter. Le souci, c’est que développer ces logiciels coûte des dizaines de milliards et cela prend un temps de dingue. L’autre option, c’est de toquer à la porte des géants technologiques américains comme Google, Amazon ou Microsoft qui sont plus avancés, plus puissants, mais avec le risque que ces géants ne prennent possession de l’habitacle de la voiture. Avec le danger que les constructeurs ne soient relégués qu’à construire la carrosserie de la voiture pour laisser la vraie valeur – celle du logiciel – aux mains de ces géants de la Silicon Valley.
Le patron de Stellantis a malgré ces craintes choisi de s’allier avec Amazon pour l’aspect technologique. Grâce au savoir-faire technologique d’Amazon, Stellantis va pouvoir développer des modèles de voitures connectées. Les automobilistes de ces voitures pourront utiliser les services cloud d’Amazon et son système de commande vocale Alexa par exemple. C’est une facilité pour les conducteurs de ces véhicules, mais ce sera aussi une mine d’or pour Amazon qui aura ainsi accès en direct aux données produites par 6 millions de clients des 14 marques du groupe dont Peugeot, Citroën, Opel, Chrysler, Fiat et même Maserati. Stellantis va aussi s’y retrouver bien entendu, car l’idée est aussi de vendre aux propriétaires de ces voitures des services annexes. Des fonctionnalités à la demande comme la modification de la puissance du moteur ou le déverrouillage d’un plus grand rayon de braquage des roues pour les SUV. Sans oublier tous les logiciels de divertissement qui seront embarqués dans ces futures voitures. C’est simple, le patron de Stellantis espère que ces services annexes, ces mises à jour, représenteront 13% de chiffre d’affaires supplémentaire.
Vous l’avez compris, la voiture de demain sera comme un iPhone, on paie notre doudou électronique une première fois au magasin, et puis à chaque fois qu’on veut une mise à jour, on repasse à la caisse.
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