“Aller en Bourse? Le momentum est toujours là”

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La famille Sioen veut retirer l’entreprise familiale de la Bourse. Le patron d’Euronext Bruxelles réagit.

1. Comment expliquer l’annonce de Sioen?

Ce n’est pas le premier cas d’une offre de retrait et cela fait partie de l’évolution boursière. Certaines sociétés s’introduisent en Bourse, d’autre la quittent. La Bourse peut favoriser la croissance des entreprises et leur valorisation. Dans une entreprise familiale, quand on passe d’une génération à l’autre, le nombre d’actionnaires augmente et la Bourse peut alors aider à valoriser l’entreprise si jamais certains actionnaires minoritaires veulent céder leurs parts. Etre coté aide aussi à la réputation, à la notoriété, et permet d’attirer plus facilement de bon collaborateurs en offrant la possibilité de rémunérations éventuelles en actions… Mais si l’on n’utilise pas la Bourse pour réaliser des opération de croissance externe, pour lever des capitaux, pour investir… on peut en effet se poser la question de son utilité.

2. Le contexte financier actuel favorise les retraits?

Clairement, ce type d’annonce est spécifique aux entreprises qui ont un actionnariat familial majoritaire et qui sont peut-être entrées en Bourse provisoirement, afin de résoudre un problème ou rechercher la croissance. Car être coté en Bourse n’est pas le seul mode de financement qui existe. L’emprunt en est un autre et il est très bon marché aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle, sans doute, la famille Sioen a la possibilité de racheter ces titres aujourd’hui à des conditions favorables. Et si quelqu’un fait une offre sur une entreprise, c’est qu’il estime que le prix est intéressant pour lui. Par le passé, on a souvent observé que celui qui avait réalisé l’OPA avait fait une bonne affaire. Toutefois, des offres ont été refusées: Telenet, Spadel… Les actionnaires peuvent toujours accepter ou rejeter une telle offre.

3. Les soubresauts des marchés n’aident sans doute pas à attirer des candidats en Bourse actuellement…

A court terme, les conditions de marché sont en effet plus volatiles et freinent l’avancement des dossiers. Mais nous avons eu cette année trois belles introductions: Hyloris, Unifiedpost et Nyxoah, actives dans la biotechnologie, les fintechs ou la technologie, et nous avons eu par la suite beaucoup de contacts avec des sociétés de ces secteurs. Je crois que pour les sociétés technologiques, le momentum est toujours là. Les société plus classiques sont victimes de la crise, mais d’autres entreprises, dans la technologie, la logistique, l’e-commerce, voient un moment favorable. Le confinement accélère la digitalisation de la société. Et il y a beaucoup d’argent disponible.

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